Depuis le changement de directeur sur El Djazaria TV, la chaîne prend une direction politiquement inconnue. Qui dirige réellement dans la chaîne: Karim Kerdache ou Mustapha Kessaci? C'est la question que se posent réellement les observateurs du paysage audiovisuel. Une émission est en train de faire beaucoup parler d'elle: c'est Mini Week- end: une émission politique décalée présentée par Mustapha Kessaci him self. Une émission qui allie politique et dérision, humour et sujet déjanté. Son casting est souvent composé du «Rai» et l'autre «Rai». L'objectif faire réagir l'invité face à certains sujets d'actualité et dans plusieurs cas tenter de le discréditer. C'est le cas de l'émission d'avant-hier où le producteur avait invité deux chanteurs que tout oppose: Baâziz qui est présenté comme un chanteur proche de l'opposition et Mazouni un chanteur qui est présenté comme un chanteur proche du pouvoir. Cette dichotomie entre les thèses du pouvoir et les thèses de l'opposition est souvent exposée de façon injuste et déséquilibrée sur les plateaux de l'émission Mini Week-end. Mustapha Kessaci a toujours opté pour le camp de l'opposition. Soutenu dans sa démarche par ses deux irréductibles figures de l'opposition sur le plan audiovisuel, Younès Sabeur Chérif et Dahmane Semmar. Pour adoucir l'atmosphère et donner l'apparence d'un soutien aux invités proches du pouvoir, Kessaci fait appel à deux comédiens déjantés: Merouane Bendib et Réda Ainine. Il est clair et établi que Mustapha Kessaci, qui avait quitté El Djazairia TV peu avant que l'ancien directeur Riad Redjda, ne quitte la chaîne pour rejoindre KBC, est revenu à El Djazaira TV pour avoir carte blanche pour réaliser une émission à sa mesure, à sa vision. Mustapha Kessaci, qui est un excellent journaliste politisé, avait fait ses armes à la Radio Chaîne II kabyle puis à la chaîne IV amazighe, avant d'entamer sa carrière audiovisuelle indépendante avec El Djazairia TV au début de 2012. Sa position politique après avril 2014 a néanmoins influé négativement sur son professionnalisme et sur sa façon de traiter la politique. Un journaliste professionnel doit respecter toutes les tendances et rapporter l'information. Or, dans l'émission Mini Week-end sur El Djazairia TV, elle remet en cause tous les codes de la déontologie. Déshabiller un invité et l'accuser de «chièt»ne rehausse pas le niveau du journalisme et ne fait pas avancer l'audiovisuel. Même Hafid Derradji qui reste l'un des farouches opposants au pouvoir actuel s'est dit choqué par le traitement des invités pro-Bouteflika sur le plateau de l'émission Mini Week-end. Tout au long de l'émission d'avant-hier, le chanteur Mazouni est tourné en dérision par Mustapha Kessaci et ses compères. Pas un mot n'a été prononcé par le chanteur sans qu'il ne soit commenté négativement. Seul Baâziz, à un certain moment, semblait gêné par la tournure qu'avait prise l'émission. On a reproché à Mazouni davoir chanté en l'honneur du FLN, pour Saïd Saâdi et d'avoir fait campagne pour Bouteflika. Des faits auxquels Mazouni s'est justifié par son amour indéfectible pour le pays et son patriotisme indéfectible. A chaque fois que Mustapha Kessaci invite un proche du pouvoir, il lui pose la même question avec sur fond d'écran une bosse géante: «Pourquoi tu es un chiète?» M.Mazouni, sans rougir, le confirme avec des mots inattendus. Toutefois, à quelques minutes de la fin de l'émission on a senti que ce dernier avait compris qu'il avait été piégé par l'animateur et ses invités. Les traits de son visage démontraient sa colère. L'humiliation. [email protected]