Hier dimanche 21 décembre, premier jour d'hiver sur les hauteurs de la Kabylie, les villageois d'Ath Djimma dans la région des Aït Bouadou, ont enterré, dans la discrétion et la dignité, la femme du légendaire bandit d'honneur Oumeri. Et qui ne connaît pas H'medh Oumeri, ce grand résistant à la brutalité de l'armée coloniale. La vieille femme, Nna Ldjouher, qui a vécu avec cet homme, avait 96 ans. Sa vie était toute dédiée à ce grand résistant qui a choisi d'aller au maquis tout seul pour punir les gens qui vivaient dans l'opulence alors que le peuple errait de misère en misère. H'medh Oumeri pratiquait la rançon en extorquant de l'argent aux amis du colonisateur pour le distribuer aux pauvres. H'medh Oumeri activait en faveur du Mouvement national depuis qu'il a déserté l'armée en 1941 alors qu'il était mobilisé à Sedan. Emprisonné à El Harrach, H'medh Oumeri échoua dans la mutinerie mais réussit quand même à s'en évader tout seul refusant de répondre à l'appel de Messali aux mutins de retour au calme. Connu pour son amour pour la justice, Oumeri a gagné une notoriété légendaire par ses actes et ses faits. Devant la machine de propagande coloniale et de l'étau qu'elle a pu faire autour de lui, il tombera dans un guet-apens au village Iazounen, un certain 16 févirer 1947. Hier donc, la moitié de la légende qui restait encore en vie s'en est allée le rejoindre pour l'éternité. Nna Ldjouher a laissé de H'medh Oumeri, trois filles. Mais le nom et la légende Oumeri restent encore éternels comme des vigiles protégeant le Djurdjura.