Un autre défi relevé par l'Armée qui s'est faite un point d'honneur de traquer et d'éliminer les assassins du ressortissant français Hervé Gourdel Il fallait une grande expérience dans la lutte antiterroriste pour réussir des challenges pareils sur de très vastes territoires et des reliefs très accidentés comme c'est le cas en Kabylie. Spectaculaire opération de l'Armée qui vient d'asséner un terrible coup au groupe terroriste de Daesh. Cette organisation terroriste a été décapitée. C'est un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) qui a annoncé l'élimination de l'émir de Daesh en Algérie. «Suite à l'opération menée hier soir (avant-hier, Ndlr) dans la ville d'Isser, Secteur opérationnel de Boumerdès/1ère Région militaire, ayant permis l'élimination de trois terroristes, l'identité du dangereux criminel Gouri Abdelmalek, qui a revendiqué l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel a été confirmée», a noté, sans équivoque, le document du MDN. Un autre défi relevé par l'Armée qui s'est faite un point d'honneur de traquer et d'éliminer les assassins du ressortissant français Hervé Gourdel enlevé puis égorgé, en octobre dernier, dans la région d'Iboudrarène au niveau de la forêt d'Aït Ouabane, en Kabylie. Ce groupe terroriste cerné a déjà perdu deux de ses éléments identifiés comme étant les assassins de Gourdel. Il fallait une grande expérience dans la lutte antiterroriste pour réussir des challenges pareils sur de très vastes territoires et des reliefs très accidentés comme c'est le cas en Kabylie. La stratégie adoptée par les services de sécurité et la revalorisation du renseignement ont payé. En plus du renseignement scrupuleusement exploité, l'ANP a engagé près de 3000 soldats pour cette intervention militaire dotée de moyens sophistiqués pour traquer ce tentacule. Parmi les hommes engagés sur le terrain, une équipe de paras-commandos dotés d'équipements de reconnaissance à infrarouge et de détection thermique et ils sont appuyés par l'artillerie. Des semaines durant, le massif du Djurdjura a été passé au peigne fin. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Il y a eu dans un premier temps, la découverte du campement où le groupe avait filmé sa réunion d'allégeance à Daesh. Ensuite, les militaires ont identifié les cinq terroristes qui avaient tué l'otage français. Les services de sécurité ont utilisé les moyens les plus modernes en matière d'identification. Quelques semaines plus tard, deux des éléments de la direction de Daesh ont été abattus et depuis hier, l'organisation a été décapitée. Jound Al Khilafa qui avait fait allégeance à Daesh avait signé son premier forfait par la décapitation d'Hervé Gourdel. Dans l'espoir d'obtenir un soutien financier et logistique, cette nébuleuse a tenté par l'envoi d'émissaires de récupérer sous sa coupe les irréductibles du Gspc et d'Al Qaîda au Maghreb sévissant encore dans certains maquis à Skikda et Jijel. Mais pas seulement puisque cette organisation qui vise plus loin cherche à dominer la région du Sahel comme rapporté dans une précédente édition. Ces tentatives vite démasquées ont été avortées par les forces de l'ANP, qui ont tiré profit du renseignement. Même si certaines sources militaires ont clairement indiqué que la présence de ce groupe dissident d'Al Qaîda au Maghreb ne constitue pas une réalité de la présence de Daesh en Algérie, il n'en demeure pas moins que l'installation d'un camp d'entraînement de la nébuleuse à Derna en Libye pourrait intervenir comme un fait qui changerait les donnes. Dans ce contexte, il convient de rappeler que quatre étudiants qui agissaient au profit de cette organisation ont été arrêtés à Boumerdès, alors que 12 autres, également des étudiants ont été arrêtés à Guelma, Constantine et Al Taref. A la tête de ce groupe une femme âgée d'une trentaine d'années. Les services de sécurité avaient abouti à ces arrestations grâce à l'exploitation des renseignements, mais aussi à une surveillance sur les réseaux sociaux d'Internet, laquelle a permis d'établir le lien entre ces 12 personnes dont huit ont été placées sous mandat de dépôt et des terroristes qui activent en Syrie au sein de Daesh. L'ANP s'affirme comme le dernier rempart de la République face aux mille menaces qui guettent le pays: contrebande, sécurisation des frontières, narcotrafiquants et terrorisme, sans compter les campagnes de déstabilisation savamment orchestrées de l'extérieur. Face à l'hydre islamiste aux mille têtes et à autant de soutiens étrangers, l'Algérie a accompli le travail toute seule. Après une décennie de lutte sans merci, les services de sécurité ont réussi à briser la colonne vertébrale du terrorisme.