Les Ait Waghlis et Ath Mansour, deux archs relevant de la circonscription administrative de Chemini, à 60 km du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, ne décolèrent pas. Dans la quête de raccordement de leurs foyers en gaz de ville, ils ont récidivé hier par deux actions, initiées respectivement devant la siège da la SDE et celui de la wilaya. Plus de 600 personnes ont pris part à ces deux manifestations, qui s'articulent pour l'essentiel sur la revendication liée au gaz de ville. Venus des communes de Chemini, Souk Oufella, Tibane et Akfadou, ces citoyens ont encore une fois interpellé les autorités en charge du dossier pour satisfaire leur revendication. Devant le siège de la SDE (Ex-Sonelgaz), les manifestants sont venus principalement pour dénoncer les propos du directeur, prononcés lors d'une émission sur les ondes de la radio locale. le directeur de la Société de distribution de l'est (SDE)a tenté d'engager un dialogue avec les représentants de la coordination, mais en vain. Ces derniers ont tout simplement refusé de discuter avec lui, estimant qu'ils étaient là pour protester et non dialoguer. En conséquence, la procession humaine s'est dirigée vers le siège de la wilaya pour interpeller pour la énième fois le wali de Béjaïa sur l'urgence à répondre à leur revendication. Près d'une demi-heure après, les manifestants arrivent devant le siège de la wilaya et procèdent immédiatement à la fermeture de l'axe routier le jouxtant. «Nous voulons du gaz de ville dans l'immédiat», lit-on sur l'une de leurs banderoles. Un combustible qu'ils réclament depuis près de deux mois maintenant. «Qu'on nous remette un engagement écrit sur cette question nous rentrons chez nous», affirment-ils comme pour dire que l'heure n'est pas au dialogue mais beaucoup plus aux réponses. Dans un communiqué rendu public la veille, la Coordination des citoyens de la daïra de Chemini a réitéré son exigence liée à l'inscription du projet de raccordement au gaz naturel de tous les foyers de la daïra de Chemini et mettent en garde les autorités que si «un dérapage venait à se produire, elles en assumeraient seules les conséquences». La coordination affirme n'obéir à aucune considération politique et que les citoyens qu'elle a mobilisés ne veulent que «rétablir un déni de droit qu'est le raccordement au gaz d'une région ayant abrité le PC de la wilaya III, projet retenu en 2010 et annulé en 2014, alors que le gazoduc de 20 pouces sillonne le centre du territoire de la daïra». Les responsables de la Coordination des citoyens de la daïra de Chemini soulignent aussi, dans leur communiqué, que l'entreprise «Cosider», chargée de la canalisation du gaz pour d'autres régions, n'est en aucun cas autorisée à reprendre les travaux sur tout le territoire de la daïra de Chemini sans réponse positive à l'exigence légitime de la population. Une exigence que l'administration, selon les rédacteurs du communiqué, bloque pour étouffer le mouvement. En d'autres termes, l'entreprise «Cosider» ne pourra reprendre son travail sur le territoire de la daïra de Chemini qu'une fois la décision d'inscription du projet de raccordement au gaz naturel de tous les foyers de la dite daïra est pris en charge par les autorités concernées. Cette condition a été réitérée hier en marge de ces deux manifestations.