L'avion jordanien de la coalition internationale qui s'est écrasé en Syrie n'a pas été abattu par les membres de l'organisation autoproclamée «Etat islamique (Daech/EI)», contrairement à ce qu'ont annoncé ces derniers, a affirmé hier l'armée jordanienne. «Les premières indications montrent que le crash de l'avion militaire jordanien dans le secteur de la ville syrienne de Raqqa n'a pas été provoqué par des tirs de Daech», a indiqué une source au sein du commandant général des forces armées jordaniennes dans un communiqué publié sur le site de l'armée. «Mais étant donné que l'épave de l'avion n'est pas accessible et en l'absence du pilote (capturé par l'EI, ndlr), nous ne pouvons pas pour le moment déterminer la cause exacte du crash», a-t-elle ajouté. Le commandement américain chargé de la région (Centcom) a également contesté mercredi les affirmations de l'EI selon lesquelles l'avion avait été touché par les terroristes. «Les éléments de preuve indiquent clairement que l'EI n'a pas abattu l'appareil», a-t-il relevé. Le pilote jordanien, Maaz al-Kassasbeh, un sous-lieutenant de 26 ans, a été capturé par des éléments de l'EI après la chute de l'appareil. Selon des propos de l'EI rapportés auparavant par les médias, l'organisation terroriste a dit avoir utilisé un missile sol-air muni d'un détecteur infrarouge qui permet au missile de s'accrocher à une source de chaleur, en l'occurrence le réacteur d'un avion. Le Parlement jordanien a affirmé jeudi qu'il tenait l'EI pour «responsable du maintien en vie» du pilote, qualifié de «héros». Le roi Abdallah II «suit attentivement», selon l'armée, les efforts pour que le jeune homme revienne sain et sauf et des cellules de crise ont été créées afin de «mobiliser tous les moyens», a souligné jeudi le quotidien gouvernemental Al-Raï. «Nous sommes confiants: notre brave (pilote) retrouvera la liberté», a-t-il assuré. «J'espère que Dieu distillera de la pitié dans le coeur de Daech pour le libérer», a imploré le père du pilote, Youssef al-Kassasbeh. La perte de cet appareil est la première depuis le lancement de la campagne de frappes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis en Irak et en Syrie. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a également demandé aux ravisseurs «de traiter le pilote selon les règles du droit humanitaire international». Le général Lloyd Austin, commandement américain chargé de la région (Centcom), a affirmé que les Etats-Unis soutenaient «tous les efforts déployés pour faire en sorte qu'il soit secouru», sans entrer dans les détails.