S'il y a bien un domaine où l'Algérie mène une lutte franche, directe et implacable, cest bien celui du financement du terrorisme.» Sur le terrain c'est les éléments de l'ANP qui vont au front, mais au plan juridique, l'Etat vient de renforcer son arsenal.C'est chose faite depuis hier. Réuni hier, le Conseil des ministres a approuvé un avant-projet de modification de la loi du 6 février 2005, relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Ce projet de loi confortera l'assise juridique des décisions de la Banque d'Algérie et de la Cellule nationale de traitement du renseignement financier, pour la mise en oeuvre par les banques et autres institutions financières locales, de mesures préventives contre ces fléaux. Il élargira aussi la compétence des tribunaux sur les infractions de financement du terrorisme et de blanchiment d'argent y compris lorsqu'il s'agit de faits commis à l'étranger et visant des intérêts algériens. Enfin, le texte consolide les procédures de gel, par le juge, des fonds destinés au terrorisme. Si l'Algérie mène une lutte implacable contre ces fléaux, il lui est néanmoins reproché au plan international, l'insuffisance de sa réglementation en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de financement du terrorisme. Ces dernières décisions du Conseil des ministres viennent combler ce vide prétendu. Cernée par une ceinture de feu au niveau de ses frontières, l'Algérie est l'un des rares pays au monde à subir les affres du terrorisme, de la contrebande du narco-trafic. Aussi, opère-t-elle sur deux fronts pour juguler ces phénomènes: le premier sur le terrain en déployant des milliers d'hommes de son armée le long de ses frontières. L'armée algérienne, l'ANP, en plus de la sécurisation des frontières, entreprend des opérations pour stopper la contrebande et le trafic de drogue. Le second front sur lequel opère l'Algérie est celui de la mobilisation avec ses partenaires pour l'assèchement des sources de financement du terrorisme. C'est dans cette perspective que l'Algérie a adhéré à la Convention sur le financement du terrorisme ainsi qu'aux différents instruments internationaux dans le domaine. C'est dans cette optique aussi qu'a été établie la loi 05-01 du 06 février 2005 sur la prévention et la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent. Les vastes territoires du Sahel devenus de véritables no man's land impossibles à contrôler. Cette région est devenue une plaque tournante pour le trafic de drogue, qui alimente les groupes terroristes de la région. L'Algérie n'a cessé d'attirer l'attention sur l'aggravation de ce phénomène. Dans tous les forums, les rencontres mondiales, les responsables algériens ont tenté de sensibiliser l'opinion internationale. Si aujourd'hui cette loi s'avère insuffisante face au mutations rapides du fléau terroriste en collusion avec des réseaux de contrebandiers transnationaux, l'Algérie vient de réajuster sa législation. En effet, de larges consultations ont été entamées depuis des mois au niveau du ministère de la Justice en vue de mettre l'arsenal juridique national en phase avec certaines recommandations du Groupe d'action financière (Gafi), rattaché au G8. Cette initiative a pour objectif d'accroître la surveillance, la prévention et la lutte contre le financement du terrorisme.