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Les trophées de la nostalgie de l'Empire
L'IMMIGRATION A SON MUSEE EN FRANCE
Publié dans L'Expression le 03 - 01 - 2015

Lancé après le 21 avril 2002, et ouvert en octobre 2007, il n'a jamais été officiellement inauguré par Nicolas Sarkozy
Dieu a dit: «Il y aura des hommes grands et il y aura des hommes petits. Il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches. Il y aura des hommes blancs et il y aura des hommes noirs. Et tous seront égaux mais ce sera pas facile. Et il y en a qui seront noirs, petits et moches et pour eux ça sera très dur!» Coluche
François Hollande a inauguré lundi 15 décembre 2014 le Musée national de l'histoire de l'immigration. Un lieu méconnu des Français et dont l'histoire a été tumultueuse. Lancé après le 21 avril 2002, et ouvert en octobre 2007, il n'a jamais été officiellement inauguré par Nicolas Sarkozy. Ce musée décrit en creux plus d'un siècle de rapine, de douleur, de sang et de larmes. Gageons que le président du Conseil scientifique, un natif d'une ancienne colonie, aura à coeur de restituer les trophées des têtes des révolutionnaires algériens exposés comme des animaux empaillés au Musée de l'Homme..
Le discours de François Hollande sans être transcendant a permis de remettre les pendules à l'heure et à restituer quelques vérités. Pour François Hollande l'immigration est une chance et il s'en prend à ceux qui voient la France en petit.
Quelques phrases du discours: «Parmi les «poilus» de 14-18, on compte 180.000 Algériens, 60.000 Tunisiens, 37.000 Marocains, 134.000 soldats d'Afrique noire et 34.000 Malgaches. Cette diversité est une chance si nous savons la valoriser, l'enrichir, la dépasser par une volonté commune de vivre ensemble (...) Nous allons créer des «passeports talents» qui ouvriront un droit au séjour de 4 ans pour les chercheurs et étudiants étrangers. Cette laïcité nous devons l'ériger en valeur fondamentale. Je souhaite donc qu'elle soit célébrée partout le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de 1905, et en particulier dans les écoles. C'est la peur d'une religion, l'Islam, qui est d'une façon inacceptable présentée par certains comme incompatible avec la République».
Pour Matthieu Croissandeau, Hollande s'est tu pendant deux ans avant de donner son sentiment sur ce que devrait être l'immigration: «Avec son discours sur l'immigration, François Hollande n'a rien inventé. Mais il a posé un marqueur, et pas seulement pour réactiver le bon vieux clivage gauche-droite, comme le suspectent ses opposants. Il aura donc fallu attendre deux ans et demi pour entendre une parole forte sur l'immigration au sommet de l'Etat. Et il faut bien le reconnaître, ce fut long. De la faribole, des pains au chocolat au fantasme du grand remplacement, les incendiaires de la pensée n'ont pas eu cette patience, agitant semaine après semaine le chiffon du rejet des étrangers et de leurs descendants. Entre-temps, l'opinion s'est crispée. La parole raciste s'est libérée. Le FN se targue aujourd'hui d'être devenu le premier parti de France et Zemmour triomphe. (1)
«Fallait- il du courage pour tenir aux Français un discours de raison sur leur rapport à l'autre? Les socialistes ont longtemps louvoyé sur ce sujet, incapables de battre en brèche les accusations qui leur étaient faites d'angélisme et d'aveuglement. Par lâcheté ou tactique, ils ont trop souvent cédé ce terrain à leurs adversaires, se contentant de promettre des gestes forts lorsqu'ils étaient dans l'opposition pour finir, une fois installés au pouvoir, par s'inscrire dans les pas des gouvernements précédents. Cet impensé n'a fait que des déçus, de part et d'autre: chez tous ceux qui estiment, comme Nicolas Sarkozy, que l'immigration est une menace pour notre façon de vivre, comme chez les immigrés eux-mêmes qui éprouvent un sentiment d'abandon» (1).
«François Hollande a rappelé quelques saines évidences. Oui, la France est un vieux pays d'immigration qui a accueilli des étrangers depuis deux siècles, sous les effets conjoints et successifs de l'industrialisation, de la décolonisation et de la mondialisation. Non, la France n'est plus un pays d'immigration massive comme elle le fut lorsqu'elle manquait de bras, il y a soixante ans. Oui, il faut rendre aux immigrés la place qu'ils occupent dans le récit national. Non, la France n'a rien à gagner à se replier sur elle-même dans la peur et «le sentiment de dépossession». (...) certains ne verront dans ce discours tardif qu'une énième apologie du «vivre-ensemble». D'autres regretteront qu'au-delà de quelques mesures symboliques il n'en ait pas annoncé davantage, à commencer par le droit de vote des étrangers aux élections locales qu'il avait pourtant fait le serment d'instaurer.» (1)
L'immigration, chance ou menace pour la France
Un débat récurrent sur l'immigration. Ont-ils des assistés qui volent le pain des Français ou participent-ils réellement à la richesse du pays? Il semble qu'à travers toute l'Europe, les études montrent notamment en Allemagne et au Royaume-Uni les immigrés rapportent plus qu'ils ne coûtent à l'Etat. Pour Jean-Marc Zaninetti il est nécessaire de définir de quoi parle-t-on?: «Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l'intégration écrit-il,, un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. Les personnes nées françaises à l'étranger et vivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l'inverse, certains immigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populations étrangère et immigrée ne se confondent pas totalement: un immigré n'est pas nécessairement étranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France (essentiellement des mineurs). La qualité d'immigré est permanente: un individu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français par acquisition. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance, qui définit l'origine géographique d'un immigré».(2)
«Combien d'immigrés vivent en France? 5,5 millions d'immigrés, soit 8,7% de la population française totale. On observe une légère accélération de l'immigration depuis le tournant du siècle, au recensement général de 1999, on ne comptait encore que 4,3 millions d'immigrés, soit 7,4% de la population résidente recensée. 37% des immigrés sont originaires d'Europe. Les grandes vagues d'immigration polonaise, italienne, espagnole et même portuguaise sont largement révolues, mais la libre circulation au sein de l'Union européenne a favorisé plus récemment l'installation de nombreux ressortissants européens d'origine diverse, dont un nombre substantiel (...)» (2)
Pour l'auteur «on est passé de l'immigré variable d'ajustement pour l'emploi: l'étranger qui mange le pain des Français a une nouvelle forme de rejet double à la fois sur le plan du travail mais et c'est nouveau le nouveau discours de l'inassimilable eux et nous 60% des Français bien travaillés par la droite et l'extrême droite pensent que l'immigration est le deuxième problème de la France avant les salaires la retraite (2)...»
L'immigré est mal vu partout en Europe surtout s'il est arabe et encore plus s'il est musulman. La crise aidant les amalgames entre mal-vie sociale, compétition pour la pénurie et sentiment religieux. Ainsi, en Italie à titre d'exemple, le phénomène de rejet est visible: «Né dans la périphérie de Rome, le mouvement s'oppose à la présence des immigrés. «Droit au logement, droit au travail, nous ne les avons pas, ils ne les auront pas.» Le 15 novembre, ce sont près de 5000 personnes qui protestaient dans le centre de Rome pour demander un plus grand contrôle de l'immigration et plus de sécurité. «On reproche à ces immigrés leur position de privilégiés.» Ce sentiment d'infériorité par rapport au dernier arrivé est partagé par les riverains des banlieues les plus dégradées de la ville. Si, dix ans après la France, l'Italie s'apprête à vivre sa crise des banlieues, les manifestations et les causes du malaise sont loin d'être similaires...» (3)
Il y a assurément une régression voulue et entretenue à la fois par une presse aux ordres, hostile aux étrangers et aux musulmans en particulier. De plus, les attentats au Moyen-Orient avec les armes occidentales où on met en scène des extrémistes que l'on présente comme des barbares coupeurs de tête est du pain bénit pour les partis extrêmes dans les pays européens. En Suède, pays cité en exemple pour sa tolérance cette semaine, une mosquée a été incendiée deux fois...
Pour François Hollande, l'immigration est une chance et il s'en prend à ceux qui voient la France en petit. Immigration: les raisons de la montée en puissance du sentiment de rejet des Français. L'immigration a légèrement progressé en France en 2012, mais elle reste moins forte qu'en Allemagne. On est passé de l'immigré variable d'ajustement pour l'emploi: l'étranger qui mange le pain des Français a une nouvelle forme de rejet double à la fois sur le plan du travail mais et c'est nouveau, le nouveau discours de l'inassimilable eux et nous, 60% des Français bien travaillés par la droite et l'extrême droite pensent que l'immigration est le deuxième problème de la France avant les salaires, la retraite...
L'immigration en Europe
Interrogé sur le sentiment de rejet de l'étranger en France, en effet selon un sondage Odoxa pour i-Télé et Le Parisien - Aujourd'hui en France, 60% des Français se prononcent contre l'extension du droit de vote aux élections municipales aux étrangers, le sociologue Christophe Bouillaud: tous les sondages menés en France depuis 2011-2012 en témoignent, le sentiment xénophobe augmente. D'une part, le phénomène semble profondément lié à l'approfondissement de la crise économique. Plus elle s'intensifie et dure, plus le sentiment «anti-étranger» se renforce. Par ailleurs c'est exactement la même chose qui se produit dans d'autres pays européens un peu moins en crise, comme la Suède, par exemple (4).
«D'autre part, dans une moindre mesure, le fait que la gauche soit au pouvoir joue un rôle dans le rejet grandissant des étrangers, puisque la gauche se présente comme leur étant plus favorable que la droite. La crise économique aidant, les Européens, comme les Britanniques notamment, hésitent moins à se dire plus intolérants vis-à-vis des étrangers. Les Français seraient frappés du «syndrome du bouc-émissaire», consistant à imputer la responsabilité de leurs difficultés économiques aux immigrés?» (4)
«Le sentiment des Français à l'égard des immigrés peut être ainsi qualifié, mais seulement à la marge, car pour l'essentiel, il ne vient pas de là. En réalité, beaucoup de Français ont l'impression qu'il n'y «en aura pas assez pour tout le monde». (...) Les Français ne rendent pas les étrangers responsables de leurs maux, ils considèrent simplement que la place vient à manquer. C'était la fameuse phrase de l'ancien leader populiste néerlandais Pim Fortuyn au début des années 2000: «Les Pays-Bas sont pleins». (4)
«J'aurais tendance poursuit le sociologue Christophe Bouillaud à douter de la réalité de la politique multicultariste du gouvernement. (...) Le succès du livre d'Eric Zemmour, Le suicide français, montre qu'une grande partie de l'opinion croit que le gouvernement fait tout pour encourager l'installation de cultures étrangères sur le sol français. Cela relève de la croyance, car si l'on regarde dans le détail la politique menée par le gouvernement, il apparaît comme évident que ce dernier est bien revenu de cette idée de multiculturalisme. Sa politique est surtout assimilatrice; il suffit de voir sa posture en matière de laïcité. D'ailleurs, la France n'a jamais tellement favorisé l'émergence du multiculturalisme.» (4)
C'est le poids des étrangers dans la vie publique en général qui est pointé du doigt. Pour résumer, je dirais que tout ce qui a trait aux étrangers tend à énerver de plus en plus les Français, qu'il s'agisse des capitalistes qataris qui rachètent nos magasins, des Européens qui nous imposent des règles, ou les gens présumés étrangers en bas de chez nous qui font du bruit.» (4)
Le commentaire suivant résume ce que devrait être un citoyen à l'ombre des lois de la République: «Il est dit dans la Constitution: tous les Français naissent égaux en Droits», je propose d'ajouter «Et en devoirs». Comme celui de payer ses impôts et ne pas aller dans des paradis fiscaux. Comme celui de respecter la laïcité. Et de connaître l'histoire de la France et de respecter ses Symboles. Voilà quelques devoirs. La religion, l'attachement au pays des ancêtres, cela doit rester dans le cadre du privé. Ou du folklore. On endosse alors le costume ancestral, cela passe très bien. Les Occitans comme les Bretons ont créé des associations où ils parlent leur langue ancestrale lors de fest noz ou de felibre.»
Seul bémol il n' y a toujours pas de vrai consensus sur le sens de la laïcité qui doit être équidistante des religions. Ainsi, les Crèches de Noël exposées çà et là avec ostentation sont une entorse à la laïcité, on invoque une exception celle de la tradition de la France séculaire fille aînée de l'Eglise et dont le fond rocheux de la religion berce d'une façon invisible l'imaginaire des Français. Soit! Les Français sont chez eux dans leur droit, leur culture, leur espérance mais quid de la laïcité toute, la laïcité, rien que la laïcité?. Tout le monde y gagnerait à admettre qu'elle est de fait à géométrie variable. Tant pis pour ceux qui ne sont pas d'accord!
1.http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20141217.OBS8058/hollande-et-l-immigration-apres-le-silence-le-sursaut.html
2.Jean-Marc Zaninetti L'immigration, chance ou menace pour la France Atlantico.fr 15 12 2014
3.http://www.fdesouche.com/548739-les-italiens-sopposent-en-masse-presence-immigres.
4.http://www.atlantico.fr/decryptage/immigration-raisons-montee-en-puissance-sentiment-rejet-francais-christophe-bouillaud-1904251.html#mGy0tAHs0XkA59UZ.99
5. Yvette Lansade commentaire de l'article: http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20141217.OBS8058/hollande-et-l-immigration-apres-le-silence-le-sursaut.html


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