Berlusconi s'est retranché depuis une semaine dans sa résidence de Sardaigne, sous haute protection. C'est aujourd'hui qu'expire l'ultimatum accordé par un groupe terroriste se revendiquant d'Al Qaîda aux autorités italiennes, de se retirer d'Irak. Un groupe lié aux Brigades Abou Hafs al-Masri, a promis un bain de sang si les militaires italiens envoyés en Irak n'étaient pas partis le 15 août et a directement menacé M. Berlusconi, dans plusieurs messages sur l'internet. C'est le même groupe qui a revendiqué les attentats meurtriers commis le 11 mars dans des trains à Madrid et qui menace de nouveau de faire parler la poudre. A la veille du jour J, la sécurité a été renforcée dans les ports, les gares et les aéroports italiens. Les carabiniers et les policiers étaient visibles devant le Sénat, sur la piazza Navona, devant le Panthéon, aux abords de la piazza Venezia et en faction autour du palais où réside à Rome, Silvio Berlusconi. Les édifices publics constituent des cibles potentiels pour les terroristes. L'objectif des autorités italiennes est clair, à travers le dispositif mis en place: ils veulent faire face à tout type de situation, mais, dans le même temps, ne pas donner aux Italiens et aux touristes étrangers, le sentiment de vivre dans des villes militarisées. Pour sa part, l'armée italienne a mobilisé 4000 hommes pour ces contrôles dans le cadre d'une opération baptisée «Domino». Ils sont chargés de protéger 150 objectifs dans le pays. A Rome, ils sont présents à l'aéroport international de Rome et près des installations de Radio Vatican. 13000 cibles potentielles sont en outre gardées en permanence, dont 5000 à 6000 à Rome, par 23.000 policiers et militaires. Par ailleurs, près de 200 ambulances ont été mobilisées pour parer à tout éventuel attentat terroriste et prendre en charge les situations d'urgence, en cas d'exécution de la menace terroriste. Dans le même cadre, de nombreux hôpitaux ont été mis en alerte dans le pays pour ce week-end et les autorités ont demandé aux pompiers de prévoir des équipes renforcées dans sept grandes villes considérées à risque: Rome, Florence, Milan, Turin, Venise, Naples et Palerme. La sécurité a été renforcée, notamment au niveau des quais des ferries du port de Civitavecchia, près de la capitale, où l'accès est interdit entre 19h00 et 07h00, sauf aux voyageurs munis de billets et la rade est surveillée par des vedettes des douanes. Du côté des officiels, c'est le branle-bas de combat, puisque le ministre italien de l'Intérieur, Giuseppe Pisanu en personne, doit effectuer aujourd'hui la tournée de tous les centres de contrôle de la capitale et a informé Silvio Berlusconi des mesures prises. A noter que Berlusconi, le principal haut responsable italien cité dans la mise en garde du groupe terroriste, s'est retranché depuis une semaine dans sa résidence de Sardaigne, sous haute protection où il attend demain, la visite de son homologue britannique, Tony Blair. En somme, même si les autorités ont cherché à éviter toute psychose, les Italiens craignent la mise à exécution des menaces terroristes. Enfin, si des attentats venaient à être commis en Italie, c'est le scénario espagnol qui risque d'être réédité et le grand perdant, ne serait alors que Silvio Berlusconi.