Saïd Sadi persiste et signe «J'assume entièrement les propos tenus lors de ces rencontres qui sont, du reste, filmées et enregistrées», a-t-il indiqué. Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed, a requis l'ouverture d'une information judiciaire contre l'ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, après ses déclarations relatives à deux ex-chefs d'Etat et une personnalité nationale, a indiqué hier un communiqué du parquet de la République. «Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed a requis, conformément à la loi, l'ouverture d'une information judiciaire contre M.Saïd Sadi du chef de diffamation», souligne le communiqué. L'ouverture de l'information judiciaire intervient «suite aux informations rapportées par certains médias, relatives aux déclarations faites par M. Saïd Sadi lors d'une conférence-débat qu'il a animée à Sidi Aïch (Béjaïa) au cours de laquelle il a imputé à l'ex-chef d'Etat, feu Ahmed Ben Bella, et à l'ex-chef d'Etat, feu Ali Kafi ainsi qu'à la personnalité nationale et historique Messali El Hadj, des faits portant atteinte à leur honneur et à leur considération», précise le communiqué. Il est également expliqué que cette décision a été prise «compte tenu du fait que ces propos rendent leur auteur passible de poursuites pénales pour diffamation» et que «le délit de diffamation est consommé dès lors que les propos diffamatoires ont été rendus publics et que cette publicité donne compétence, à tout tribunal dans le ressort duquel l'accès aux faits incriminés est rendu possible». Réagissant à cette annonce, l'ancien président du RCD dit assumer «entièrement» les propos qu'il a tenus lors de ces conférences à Sidi Aïch dans la wilaya de Béjaïa. «J'assume entièrement les propos tenus lors de ces rencontres qui sont, du reste, filmées et enregistrées», a-t-il indiqué. Au sujet de la réponse de la fille de Messali El Hadj, Saïd Sadi affirme: «S'agissant de Mme Messali qui m'accuse de 'trahison'', j'ai décidé de déposer plainte pour diffamation sans préjuger des réponses de fond que je me réserve le droit d'apporter à ses déclarations». Invité par une association locale, à Sidi Aïch, dans la willaya de Béjaïa, Saïd Sadi a animé une conférence sur le thème: «Vallée de la Soummam: terrain de guerre, mémoire d'avenir.» Lors de cette conférence il a affirmé que «Benbella était un agent de Fethi Dib, patron des services secrets égyptiens». Á propos de Messali, le conférencier s'est dit doublement choqué: «J'ai été choqué lorsque l'aéroport de Tlemcen a été débaptisé au nom de Messali, qui a pourtant dirigé un mouvement armé contre l'ALN durant la révolution. Ce n'est rien d'autre qu'une prime à la trahison. Je suis tout autant choqué par l'attitude de l'ONM qui s'est murée dans un silence après que le président français, François Hollande, ait déclaré lors de sa visite à Tlemcen qu'il était temps de réhabiliter Messali», a-t-il affirmé avant de poursuivre: «J'ai écrit à François Hollande pour lui demander ce qu'il penserait si j'appelais la France à réhabiliter le maréchal Pétain.» Répondant aux déclarations de Saïd Sadi, la fille de Messali a eu ces propos: «Je ne sais ce qui est le plus à plaindre chez vous, votre inculture, votre légèreté, la haine et la violence qui vous habitent, votre remarquable versatilité ou, tout simplement votre ringardise. En osant l'impudence de comparer Messali Hadj mon père, au Maréchal Pétain en le qualifiant de «traître», vous reprenez piteusement, dans un pur réflexe pavlovien, un cliché désuet qui ne fait pas honneur au rang que vous ambitionnez d'occuper, celui de leader démocrate appelé à diriger un jour l'Algérie».