La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute d'El Gueddafi au terme de huit mois de conflit en 2011 et les autorités n'arrivent pas à contrôler les dizaines de milices formées d'ex-insurgés. Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale a réclamé hier des armes pour combattre les milices, lors d'une réunion urgente de la Ligue arabe au Caire axée sur le «terrorisme» en Libye. «Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités légales et morales et à armer, sans retard ni délai, l'armée libyenne pour qu'elle puisse accomplir sa mission nationale», a indiqué le représentant de la Libye auprès de la Ligue Achour Bou Rached, lors de cette réunion au niveau des représentants permanents. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Maâmar El Gueddafi au terme de huit mois de conflit en 2011 et les autorités n'arrivent pas à contrôler les dizaines de milices formées d'ex-insurgés qui font la loi en l'absence d'une armée et d'une police régulières bien entraînées. Le pays est dirigé par deux gouvernements et deux Parlements qui se disputent le pouvoir à distance, l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya (Aube de la Libye) et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. «En Libye, plus la victoire militaire contre les milices brutales est retardée, plus leur expansion s'accroît et plus l'on réduit les chances d'une solution politique à la crise», a précisé M. Bou Rached. De son côté, le secrétaire général de la Ligue Arabe Nabil al-Arabi a exprimé son «regret» face au «blocage des efforts arabes et internationaux», visant à rétablir le dialogue entre les parties en conflit en Libye. Une réunion de dialogue prévue hier sous l'égide de l'ONU a d'ailleurs été reportée sine die. «La priorité aujourd'hui est d'adopter une position tranchée qui permette de parvenir à un arrêt immédiat des opérations terroristes armées», a-t-il ajouté. Le 25 décembre, une roquette tirée par des miliciens de la coalition Fajr Libya avait provoqué un énorme incendie dans l'un des trois principaux terminaux pétroliers du pays. Et ces derniers jours, 20 chrétiens coptes égyptiens ont été enlevés à Syrte, selon une source proche du gouvernement qui a attribué ces rapts à des miliciens islamistes. Par ailleurs, le gouvernement libyen siégeant à Tobrouk a annoncé hier sa décision d'interdire l'accès au territoire aux ressortissants syriens, palestiniens et soudanais, pour des raisons de sécurité. Cette décision a été prise par le ministre de l'Intérieur de ce gouvernement, qui ne contrôle en fait que certaines zones de l'est et l'ouest du pays. Elle fait suite à des informations selon lesquelles des ressortissants de ces pays «étaient impliqués aux côtés des groupes terroristes dans des attaques contre l'armée et les forces de police à Benghazi et dans des villes de l'ouest». L'interdiction d'accéder au territoire par voie maritime, terrestre ou aérienne, doit entrer en vigueur dès son annonce et sera appliquée jusqu'à nouvel ordre, a indiqué le bureau de presse du ministre de l'Intérieur Omar al-Sanki. Le gouvernement libyen a d'autre part décidé de n'accorder de visas aux ressortissants maltais qu'après «un accord préalable des services de sécurité», ajoute-t-il dans un communiqué. «Cette décision a été prise à titre préventif», précise le communiqué en expliquant que le ministère avait recueilli des informations selon lesquelles des «Maltais fournissaient une aide logistique aux milices de Fajr Libya»