«Le dépistage précoce permet de traiter et de guérir la maladie» Ce document qui a été remis au chef de l'Etat insiste également sur la prévention. La volonté politique est là, mais la réalité du terrain est tout autre. Le professeur Messaoud Zitouni, chargé du suivi et de l'évaluation du plan national de lutte contre le cancer, avoue les dysfonctionnements et l'insatisfaction aussi bien des malades que des professionnels de la santé. Pour lutter contre cette maladie, un plan a été élaboré et s'articule sur huit axes stratégiques. En effet, intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, M.Zitouni a affirmé sans ambages qu'une volonté politique a été exprimée en ce qui concerne la lutte contre le cancer. Néanmoins, «on a constaté un certain nombre de dysfonctionnements et une sorte d'insatisfaction aussi bien de la part des malades, que des responsables ou des professionnels de la santé». M.Zitouni a précisé que le plan anti-cancer, qui vient d'être remis au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, prévoit un coût de 200 milliards de dinars pour la prise en charge des malades sur les cinq ans à venir, soit à raison de 40 milliards de DA par an. D'après lui, dans les deux ou trois prochaines années, le nombre des personnes atteintes de cancer s'élèvera à 50.000. Le plan national anti-cancer 2015-2019 s'articule autour de huit axes «stratégiques et prioritaires» selon M.Zitouni, qui a expliqué que celui-ci «vise la satisfaction des malades et de leurs familles». Les experts rédacteurs de la stratégie nationale de lutte contre le cancer, placent la prévention et le dépistage précoce de la maladie, en tête des priorités, à savoir le premier et le deuxième axe. La prévention, pour M.Zitouni, représente «le seul investissement valable qui permet de réduire le nombre de cancers». «Le dépistage précoce permet de traiter et de guérir la maladie», a-t-il poursuivi. Pour prévenir le cancer, il faudrait, selon le professeur, «déclarer le tabac ennemi public numéro un». Parmi les priorités de la lutte contre cette maladie, considérée comme «la pathologie du siècle», on trouve le diagnostic, le traitement réel, l'accompagnement,l'orientation du malade, l'information et la communication, la formation et la recherche, ainsi que le financement, qui doit être renforcé. Ce volet est considéré par le professeur comme étant le «noeud gordien» de la lutte contre le cancer. Le spécialiste a informé, par ailleurs, qu'un projet est actuellement en cours d' «étude» par la Sécurité sociale prévoyant d'impliquer le financement privé dans la prise en charge des malades atteints de cancer «afin qu'aucun Algérien ne soit dispensé de soins». Il a plaidé, dans ce sens, pour que soient «rationalisées» les ressources financières dégagées par les pouvoirs publics au profit de l'oncologie. Pour l'année 2014-2015, le nombre de cancéreux se situe, selon M.Zitouni, entre 45.000 et 50.000 malades. Toutefois, par souci de relativiser, il a estimé qu'il s'agissait d' «une tendance mondiale». Par ailleurs, M.Zitouni a affirmé que «les centres anti-cancer doivent être multipliés ainsi que le renforcement des effectifs radiothérapeutes». Selon lui, le pays est en déficit, en matière de centres de radiothérapie. Dans ce contexte, il a déclaré que «pour l'année 2015-2016, huit centres sont programmés». Il est à souligner que parmi les types de cancers les plus répandus en Algérie, figurent les cancers du poumon, du sein, de la prostate et le cancer digestif.