«Jean-Marie Le Pen n'a pas de sang arabe. Ou alors, sur son pare-chocs, peut-être.» Coluche L'affaire de l'attentat contre Charlie Hebdo qui a été couvert par la majorité des médias du monde entier a été partiellement zappé par les télévisions algériennes privées et publiques. Alors omission ou restriction de l'information, la majorité des télévisions algériennes a soigneusement évité de parler de l'attentat de Paris. Sur l'Entv, la télévision publique, on a présenté le message du président et celui des affaires étrangères sans s'étaler sur cette attaque contre un journal satirique. Même constat sur Canal Algérie qui a fait le strict minimum sur l'événement médiatique planétaire. Sur les télévisions privées, aucun débat n'a été organisé sur ce thème. Sur Echourouk Tv, et plus précisément sur le plateau de Houna El Djazair de Kada Benamar, on a plus parlé du danger de cette affaire sur la communauté algérienne que sur l'assassinat des dessinateur, des caricatures sur le Prophète Qsssl. Sur Dzair TV, on a consacré un débat sur l'évènement dans une émission consacrée à la revue presse. Invité pour en parler, l'ancien candidat à la présidentielle de 2014 Rachid Nekaz a versé des larmes sur les Algériens qu'il avait rencontrés durant ses marches de protestation à travers l'Algérie que sur la disparition des 12 personnes à Paris avant-hier. Même la presse écrite n'a pas été trop solidaire avec la tragédie parisienne. Hormis trois ou quatre journaux qui ont mis le paquet sur l'événement, la majorité a juste donné l'information sans exprimer son soutien à l'équipe de Charlie Hebdo. Plusieurs raisons expliquent ce refus d'expression algérien sur cette affaire: la première et la plus générale, c'est les caricatures anti-islam qui ont été publiées par le journal satirique. Les Algériens, dans l'extrême majorité, n'ont pas apprécié que la liberté d'expression soit utilisée comme argument pour s'attaquer à une figure aussi spirituelle que celle du prophète Mohammed Qsssl. La deuxième raison et qui a été invoquée par plusieurs journalistes et Algériens, c'est le manque de solidarité des médias et des politiques français envers les Algériens et plus particulièrement la presse algérienne qui avait payé un lourd tribut durant la période noire du terrorisme. Une période durant laquelle les médias français qui avaient pris la défense des islamistes armés créant la polémique du «qui-tue-qui». Enfin, la troisième raison qui a poussé les télévisions algériennes à zapper l'événement de Paris, c'est tout simplement l'absence de correspondants permanents en France et particulièrement à Paris. Même si la télévision algérienne n'a pas mobilisé son correspondant à Paris, aucune télévision privée n'a dépêché un journaliste en France pour couvrir l'évènement. Comment des télévisions qui ont des moyens parfois importants, comme Echourouk TV, Dzair TV ou encore El Dajzairia TV n'ont pas de correspondant à deux heures d'avion d'Alger? Et pourtant c'est maintenant que la communauté algérienne a besoin d'un soutien médiatique devant la montée de l'islamophobie et la xénophobie. [email protected]