Des commerces fermés, des étudiants, des lycéens ont marché pour dire non au gaz de schiste. Le mouvement de protestation contre l'exploitation du gaz de schiste dans la région de In Salah s'est poursuivi hier, à Tamanrasset, où l'activité commerciale était quasiment paralysée. Les employés de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) et de la direction des ressources en eau, ont organisé un sit-in pacifique devant le siège de la wilaya, tandis que le personnel de la commune de Tamanrasset s'est rassemblé devant le siège de l'APC, en signe de protestation contre «l'exploitation du gaz de schiste dans la région». Une marche pacifique regroupant des étudiants et des lycéens, a également été organisée à travers les artères principales de la ville de Tamanrasset, avant d'aboutir devant le siège de la wilaya où un sit-in pacifique se tenait encore dans l'après-midi d'hier. L'activité commerciale est paralysée au centre-ville, suite à la fermeture des marchés et des locaux commerciaux. Le mouvement de protestation contre «l'exploitation du gaz de schiste» se poursuit aussi à In-Salah où un sit-in pacifique est toujours maintenu devant le siège de la daïra. Ainsi, la mobilisation citoyenne contre le gaz de schiste, entamée il y a onze jours à In Salah, semble se poursuivre dans les wilayas du sud du pays, mettant le gouvernement dans une mauvaise posture, et ce en dépit des nombreuses assurances exprimées par le ministre de l'Energie,Youcef Yousfi. Ce dernier, rappelons-le, s'était rendu, jeudi dernier, dans la daïra de In Salah pour rencontrer les représentants des protestataires et notables de la région et les avait assurés que «l'exploitation de cette énergie ne comportait aucun danger», appelant les protestataires, par le biais de leurs représentants, à «faire preuve de sagesse et à s'assurer des conséquences de l'exploitation du gaz de schiste». Les protestataires ont, finalement, campé sur leur position et décidé de poursuivre leur action de protestation jusqu'à obtenir la «suspension» du projet d'exploitation du gaz de schiste dans la région. La manifestation publique et pacifique de plusieurs milliers de personnes est donc toujours d'actualité dans la daïra de In Salah. Elle atteint désormais le chef-lieu de la wilaya, Tamanrasset, avec seul mot d'ordre l'arrêt de l'exploitation du gaz de schiste dans la région et le lancement d'un débat national sur le projet. Notons que d'autres wilayas du Sud algérien ont adhéré à ce mouvement, notamment Ouargla, Adrar et Ghardaïa. Leurs populations ont protesté avec le même mot d'ordre, alors que l'on évoque à présent la perspective d'une marche d'un million de personnes qui serait en train d'être préparée dans une ville du Sud. Le gouvernement qui a décidé du lancement du projet sans véritable débat semble être pris au dépourvu par cette vague de protestation qui enfle de jour en jour dans le Sud algérien. Les protestataires demandent désormais l'intervention du président Bouteflika, après le déplacement d'une équipe d'experts puis du ministre de l'Energie dans ces régions pétrolifères. Ces déplacements ont plutôt abouti au renforcement de la mobilisation, étant donné que les manifestations touchent d'autres régions du Sud.