«Nous n'avons aucun plan pour lancer un assaut contre Washington... mais sachez que nous voulons être libres». «Le Venezuela ne deviendra pas une colonie», a affirmé après sa réinvestiture le président vénézuélien, lors d'une conférence de presse. Une déclaration qui se veut une réaction au refus de Washington de reconnaître l'issue du référendum confirmant son mandat. Une victoire saluée par la plupart des pays d'Amérique latine et avalisée par les observateurs, dont l'ancien président américain Jimmy Carter, qui avait affirmé que les résultats de la commission nationale électorale concordent avec ceux du Centre Carter. Cette annonce porte un coup fatal à l'opposition qui, dès la proclamation des résultats du vote -58,25% voix pour le «non» à la révocation du mandat d'Hugo Chavez contre 41,74% pour le «oui» - a dénoncé des «fraudes» et sollicité l'opinion d'observateurs internationaux. «Nous envoyons un message au peuple des Etats-Unis et à son gouvernement: nous n'avons aucun plan pour lancer un assaut contre Washington. Nous n'avons aucun plan pour faire souffrir son peuple, ni son gouvernement, mais sachez que nous voulons être libres», a estimé le président Chavez, qui évoque régulièrement l'attitude des Etats-Unis pendant la tentative ratée de coup d'Etat militaire dont il fut victime le 12 avril 2002. Allusion à l'attitude inamicale de l'administration Bush, à l'égard du Venezuela, le président Chavez a rappelé que sous le règne de Bill Clinton «nous pouvions au moins parler». Comme il s'est félicité que ses «amis de Wall Street aient accueilli avec soulagement» sa reconduction dans sa fonction. Avant de poursuivre que «même à la Maison-Blanche, il y a des gens qui ont soufflé en apprenant ma victoire», a ironisé M.Chavez. Une administration américaine, qui, tout en «remarquant» et en saluant le travail réalisé par les observateurs du Centre Carter, de l'ancien président américain Jimmy Carter, et de l'Organisation des Etats américains (OEA), n'était pas prête à accepter leurs conclusions du dernier référendum qui consacre la victoire sans appel de Chavez. Cela, contrairement à l'Union européenne qui évoquait, trois heures après, l'annonce des résultats, une «grande victoire pour la démocratie». Le président Chavez a accusé, par ailleurs, les dirigeants de l'opposition, qu'il avait appelé au dialogue, de suivre «un plan de déstabilisation» contre son régime en refusant d'accepter sa victoire. Il convient de noter que l'opposition a appelé à une grande manifestation à Caracas pour protester contre les « fraudes » lors du référendum de dimanche. Hugo Chavez a aussi cherché à rassurer les milieux pétroliers, très affectés par la hausse des cours du brut (plus de 46 dollars le baril), et notamment les Etats-Unis qui importent 1,54 million de barils par jour de pétrole vénézuélien. «Aux pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), j'indique que mon gouvernement garantit la stabilité du marché mondial du pétrole», a-t-il déclaré. Le Venezuela et l'OPEP, a-t-il ajouté.