Après avoir signé un contrat d'achat de pas moins de 50 russes, l'Algérie a conclu avant-hier un autre gros marché d'armement. Cette fois, ce sont les Rafale français qui viendront renforcer la flotte aérienne de guerre de l'Armée nationale populaire. Ainsi, l'Etat dissipe les craintes soulevées par de nombreux observateurs nationaux qui appréhendaient le risque, pour le pays, de se voir dépendre de la seule technologie militaire russe. Par cette nouvelle acquisition, l'Algérie ne déroge pas à la tradition qui est la sienne, celle de diversifier ses fournisseurs en armes pour garder un maximum de marge de manoeuvre au cas où. Cela dit, ces approvisionnements en matériel militaire, après plus d'une dizaine d'années de boycott qui ne disait pas son nom, poursuivent également l'objectif de donner à nos forces armées les moyens qu'il faut pour assurer convenablement ses missions constitutionnelles. Plus que cela, le processus de professionnalisation de l'armée, enclenché vers la fin des années 80 et qui a connu des hauts et des bas lors de la décennie 90, nécessite une remise à niveau de notre armée, tant sur le plan militaire que sur celui de la formation. L'ANP, qui a su faire face au terrorisme, entame depuis quelques mois, une nouvelle phase de sa mutation. Son retrait effectif de la scène politique, constitue pour elle-même et pour le pays le meilleur gage de stabilité. En fait, en intégrant son espace naturel, l'ANP s'ouvre sur une ère que d'aucuns parmi ses cadres qualifient de passionnante. Le temps des accusations infamantes et des jugements inconsidérés sur la prétendue fragilité de l'Etat algérien, semble bel et bien révolu. 14 ans après l'arrêt du processus électoral, événement qui a alimenté les craintes sur la stabilité du pays, l'Algérie a réussi à redresser la barre et négocie sans complexes des contrats d'armement. Et ces dernières acquisitions ne peuvent que conforter l'idée selon laquelle l'armée algérienne n'est plus pointée du doigt par qui que ce soit. Elle est considérée au même titre que les autres forces militaires et ses représentants ont de fréquents contacts avec leurs homologues de l'Otan. En fait, il est clair, quoi qu'en disent certaines mauvaises langues, une page de l'histoire de l'Algérie est tournée.