Les Algériens, désormais, devront verser l'équivalent de 100 dollars américains. Du nouveau pour les postulants au voyage aux USA. Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction par l'ambasade US, il est mis en exergue les dispositions nouvelles prises par le département de la sécurité de Homeland. Il s'agit de ce que la structure en question qualifie de frais Sevis (Student and Exchange Visitor Information System). Ainsi, peut-on lire dans le communiqué, «toute personne formulant une demande d'obtention de visas F, J et M et soumettant des formulaires I-20 ou DS-2019 délivrés après le 1er septembre 2004 doivent désormais payer 100 USD (dollars américains) ou l'équivalent en monnaie locale». Le communiqué, qui précise que le paiement se fait en une fois et à l'avance, ne dit pas si cette somme est remboursable en cas de refus de délivrance du visa. A titre d'exemple, l'ambassade française remboursait la somme dans ce cas de figure avant de décider de ne plus le faire sans en fournir la moindre explication. A la lecture du communiqué US, il semble bien que les Américains soient en train de suivre la même philosophie, à un moment où les Algériens découvrent de plus en plus les bienfaits du voyage outre Atlantique au lieu de se contenter de traverser juste la mer Méditerranée. Dans le même temps, les Européens, qui trouvent beaucoup de mal à juguler la vague d'émigration africaine, notamment maghrébine, sur leur territoire, viennent eux aussi de prendre une mesure coercitive que d'aucuns ne peuvent que juger «regrettable». Nous apprenons en effet que le futur commissaire européen italien, Rocco Buttiglione, chargé de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité, a qualifié hier de «bonne idée» la création en Afrique du Nord de camps de candidats à l'asile en Union européenne, suggérée par le ministre allemand de l'Intérieur Otto Schily. Cette idée avait été évoquée vers la fin de la semaine écoulée à Rome par le ministre allemand avec son homologue italien Giuseppe Pisanu, qui l'avait accueillie favorablement. Les deux pays veulent la présenter en octobre au G5, regroupant les ministres de l'Intérieur d'Allemagne, de Grande-Bretagne, d'Italie, d'Espagne et de France, pour qu'elle soit ensuite discutée entre les 25. Beaucoup de réfugiés pourraient «tout à fait légalement» se rendre en Europe, «si seulement ils savaient comment», a-t-il dit sur les ondes de la radio allemande Deutschlandfunk, soulignant que ces centres pourraient fournir des informations précieuses aux candidats à l'asile. L'ancien ministre des Affaires européennes de Silvio Berlusconi a aussi estimé que de tels camps pourraient dissuader d'éventuels fauteurs de troubles. M.Buttiglione a observé que ce système ne pouvait fonctionner qu'avec l'approbation des pays du Maghreb concernés. Par ailleurs, M.Buttiglione, qui prendra ses fonctions en novembre, a demandé une répartition des charges entre les 25 pour la surveillance des frontières de l'UE. Certains des pays ont des kilomètres à sécuriser, tandis que d'autres n'en ont pas, a-t-il fait valoir. M.Schily avait expliqué qu'il fallait envisager «la création d'une institution européenne, qui, hors des frontières de l'Europe, recevrait et examinerait les demandes d'asile», «cette institution étant ensuite chargée de trouver un pays d'accueil -dans l'UE ou un autre pays- pour les personnes dont le statut de réfugié a été reconnu». Hier, 162 réfugiés sont arrivés sur l'île italienne de Lampedusa, à bord d'une embarcation de fortune de 14 mètres, en provenance, apparemment, d'Afrique du Nord. A en croire des sources diplomatiques, le camp en question serait installé au Maroc, seul pays prêt à suivre les Européens dans toutes leurs décisions, y compris les plus «contestables» d'entre elles.