Cette spirale gagne toutes les wilayas du sud du pays Voulant impliquer les parlementaires dans le règlement de la situation dans le sud du pays, Youcef Yousfi a fait le tour des quartiers généraux des partis. Il fait courir plusieurs lièvres à la fois. Le gouvernement panique sérieusement sur le gaz de schiste. Ebranlé par la démonstration de force des populations du Sud, il tente tous les coups. Après l'échec de la visite du ministre de l'Energie, l'Exécutif multiplie les initiatives dans l'espoir de freiner cette spirale qui gagne toutes les wilayas du sud du pays. L'affaire a atteint le sommet de l'Etat. Une délégation de la Présidence était attendue hier à In Salah en vue de trouver un terrain d'entente et mettre fin au vent de la contestation qui entame sa troisième semaine. Ce n'est pas tout. De son côté, le ministre de l'Energie a demandé de rencontrer les parlementaires des différents partis pour tenter de trouver une solution à ce problème. Voulant impliquer les parlementaires à jouer le rôle d'intermédiaire entre le gouvernement et la population du Sud, Youcef Yousfi fera le tour des quartiers généraux des partis. «Une réunion était programmée hier après-midi avec le ministre de l'Energie et les parlementaires au siège du RND», a indiqué un membre proche de la direction de M.Bensalah. Le ministre de l'Energie a même prévu de rencontrer hier le secrétaire général du FLN. «C'est un tête-à-tête avec Amar Saâdani sans la présence des parlementaires», nous a confié un membre du bureau politique. Le Premier ministre aurait même demandé à rencontrer les représentants du Sud auprès du Parlement en vue de parvenir à une solution. M.Sellal qui envisage de se rendre sur les lieux prochainement veut d'abord préparer le terrain en vue de garantir une issue favorable et écarter un éventuel échec comme ce fut le cas à Ghardaïa. «Le Premier ministre se rendra dans la région une fois que les négociations aboutissent à du concret», nous confie une source proche. C'est dans ce sens que le FLN a pris l'initiation d'envoyer des émissaires dans la région. «Quatre délégations du bureau politique vont se rendre à Ouargla, In Salah, Tamanrasset et El Oued pour discuter avec les représentants du mouvement et tenter de trouver une solution», a indiqué Rachid Assas, membre du bureau politique contacté par nos soins. Ce dernier a conduit une délégation de trois représentants du bureau politique, qui s'est rendue hier à Ouargla. Déterminés à aller jusqu'au bout, les citoyens du Sud exigent comme condition sine qua non un mémorandum sur l'arrêt de l'exploitation du gaz de schiste pour mettre fin à leur mouvement. Malgré les offres alléchantes présentées par les pouvoirs publics, les gens du Sud n'ont pas cédé. Ils persistent et signent sur l'arrêt des opérations d'expérimentation pour l'exploitation du gaz de schiste dont le premier forage a été lancé depuis 20 jours. «Nous avons catégoriquement refusé de brader notre combat par des acquis sociaux», a indiqué Mohamed Djouan, membre du comité de coordination de la protestation. En attendant une décision finale du gouvernement, les manifestations se poursuivent et gagnent même d'autres régions. Dimanche dernier, des dizaines de citoyens ont observé un sit-in pacifique dans la ville de Laghouat pour exprimer leur soutien aux manifestants de In Salah et afficher clairement leur opposition à ce gaz nocif pour l'environnement. Les manifestants ont réclamé l'accélération des travaux de projets de développement dans la wilaya de Laghouat et l'arrêt immédiat de ceux relatifs au développement du premier puits de gaz de schiste à In Salah. Le gouvernement va-t-il faire marche arrière? En tout cas le dernier message de M.Sellal donne un avant-goût sur la possibilité de revenir sur cette décision. Dans un court message posté sur Facebook, le Premier ministre fait savoir que «l'exploitation du gaz de schiste n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement!». Se voulant rassurant, le Premier ministre a précisé qu'il ne s'agit que d'un «programme expérimental de prospection destiné à évaluer les réserves». Pour M.Sellal, l'exploitation du gaz de schiste n'a pas encore commencé, voire pourrait même ne pas commencer si l'impact s'avérait néfaste. Ce qui contredit complètement la version du ministre de l'Energie. «Nous n'avons pas d'autres choix que d'explorer de nouvelles ressources énergétiques. L'Algérie, ne peut pas compter éternellement sur les deux bassins de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel» a déclaré Yousfi sur le plateau de la chaîne Ennahar TV.