Quatre-vingt dix manifestants ont été interpellés dimanche dans la capitale nigérienne, Niamey, après une manifestation interdite de l'opposition, a annoncé le gouverneur de la ville. "On ne déplore aucun blessé ni aucun mort, mais nous avons par contre interpellé 90 manifestants", a affirmé le gouverneur de Niamey Hamidou Garba, sur la télévision d'Etat "Télé Sahel". Cette manifestation interdite de l'opposition a donné lieu à des échauffourées entre la police et des participants. Selon des radios et télévisions locales, "plusieurs figures" de l'opposition "sont arrêtés et gardés à la police". Parmi les personnes arrêtées figurent également une quinzaine de femmes, a affirmé Bakari Seydou, un député du Mouvement démocratique nigérien (Moden), le parti de l'ex-président du Parlement Hama Amadou, en fuite en France. Les forces de l'ordre nigériennes ont fait usage de gaz lacrymogènes dimanche pour disperser un groupe de manifestants de l'opposition réunis à Niamey malgré l'interdiction des autorités. Les manifestants ont riposté en jetant des pierres sur les policiers et en brûlant des pneus, mais la situation est rentrée dans l'ordre quelques heures plus tard, selon des médias. Samedi, cinq personnes sont mortes à Niamey et cinq autres la veille à Zinder dans des manifestations contre la publication d'une caricature du prophète Mohammad (QSSSL) en Une du dernier numéro de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo.