Une photo montrant le leader du mouvement anti-islam Pegida, Lutz Bachmann, affublé d'une petite moustache et d'une mèche à la Adolf Hitler, figurait mercredi dans plusieurs journaux allemands. Interrogée par le quotidien à gros tirage Bild, Kathryn Oertel, porte-parole de Pegida, a confirmé l'authenticité de la photo, la qualifiant de "blague". La photo, publiée notamment par le Dresdner Morgenpost, un journal de Dresde, fief de Pegida, et par Bild, montre M. Bachmann de profil, les cheveux humides plaqués sur le côté et arborant une petite moustache "en brosse à dents", à l'image du dictateur nazi. Selon le Dresdner Morgenpost, la photo aurait été prise "il y a quelque temps" et postée sur la page Facebook de Lutz Bachmann. Interrogé par Bild, le leader de Pegida, un mouvement anti-islam et hostile aux réfugiés, explique avoir fait ce cliché "chez le coiffeur" lors de la parution de la version audio d'un ouvrage satirique sur Hitler, "Il est de retour" de l'Allemand Timur Vermes (2012). Les journaux évoquent également des propos que M. Bachmann, un ancien braqueur de 41 ans, aurait également posté sur Facebook, et dans lesquels il estime "qu'il n'y a pas de véritables réfugiés de guerre". Il traite également les réfugiés et de "salauds" et de "bêtes". Interrogé par Bild sur ces propos, Lutz Bachmann a botté en touche, déclarant que "nous ne commentons plus les choses privées". Depuis le 20 octobre, les rangs des manifestants de Pegida n'ont cessé de grossir à Dresde, ville de l'ex-RDA communiste où vivent pourtant peu d'étrangers, rassemblant jusqu'à 25.000 personnes le 12 octobre. Il rencontre en revanche peu d'échos ailleurs en Allemagne où les anti-Pegida sont systématiquement beaucoup plus nombreux (100.000 lundi dernier dans tout le pays). Lundi dernier, Pegida a dû renoncer à sa marche à Dresde en raison "d'un "risque terroriste concret" visant précisément Lutz Bachmann. Lundi, lui et Mme Oertel ont toutefois annoncé vouloir manifester à nouveau lundi prochain. Le mouvement attendait 60.000 personnes à Leipzig ce mercredi soir. Une vingtaine d'associations a appelé à une contre-manifestation.