La célébration dans l'union comme le fut celle de l'année 2001, reste inconcevable à l'heure actuelle. Jusqu'en 2000, la célébration de l'anniversaire du congrès de la Soummam était du ressort des autorités locales et de wilayas, qui initiaient pour la circonstance des activités purement officielles, regroupant, entre autres, les responsables et «la famille révolutionnaire», entendre par là, les organisations de moudjahidine, enfants de moudjahidine et fils et veuves de chahids. Mais depuis l'avènement du mouvement citoyen, la situation a complément changé. Ayant décidé de «se réapproprier les dates historiques du pays», la structure de l'interwilayas avait alors, retenu lors d'une réunion tenue à la veille du 45e anniversaire «d'empêcher toute activité officielle» et d'occuper le terrain. Si durant les deux premières années, les archs ont pu s'imposer en réussissant même avec éclat les festivités de célébration dans un climat consensuel et en rangs unis, il n'en est plus de même depuis l'an passé. Il en sera que pire cette année avec la démobilisation et l'indifférence qu'affichent les citoyens à l'égard des archs, gagnés par les tiraillements et la suspicion. Si la célébration du 47e anniversaire était marquée par le retour du FFS qui a tenté de récupérer du terrain, cette année tout le monde s'est mis de la partie, le RND, le FFS et le Mouvement associatif, retrouvent le goût des célébrations en initiant des séries d'activités commémoratives. Le RND organise aujourd'hui des Journées portes ouvertes à la Maison de la culture de Béjaïa. Tandis que le FFS a opté pour des manifestations locales au niveau des chefs-lieux de nombreuses communes à l'image de Tazmalt, Ouzellaguen, Béjaïa, Tichy, etc., une célébration que le FFS a voulu sous le signe deux générations même combat : la primauté du politique sur le militaire. Les archs, qui continuent à subir la démobilisation, ont déjà programmé un rassemblement à Ifri, Ouzellaguen le vendredi, soit après le recueillement et dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe des martyrs du printemps noir 2001 et ceux de la guerre de Libération. Hier, la Cicb est revenue à la charge par le biais d'un appel aux citoyens pour «participer aux festivités et faire de ce rendez-vous historique une référence pour les générations futures et marquer par là même un nouvel élan qualitatif dans le combat citoyen». Dans le même document, la Cicb considère que «le MC, né des événements tragiques du Printemps noir 2001 est le prolongement naturel et historique de cette dynamique pour l'instauration d'un véritable Etat de droit». Au programme des festivités des uns et des autres, il y a lieu de relever la volonté des deux parties de faire de cette date symbole, une occasion de tester son poids sur la scène politique locale. Tous veulent reconquérir le terrain perdu. Mais la célébration dans l'union comme le fut celle de l'année 2001, reste inconcevable à l'heure actuelle ce qui ne manquera pas de se traduire négativement sur la mobilisation. Les citoyens seront les grands absents, sommes-nous tentés de le croire.