on craint d'éventuels risques de dérapage. Depuis trois ans, la célébration de l'anniversaire du congrès de la Soummam était du ressort des autorités locales et de wilayas qui initiaient pour la circonstance des activités purement officielles qui regroupaient, entre autres, les responsables et «la famille des révolutionnaires», entendre par-là les organisations de moudjahidine, enfants de moudjahidine et veuves de chouhada. Depuis l'avènement du Mouvement citoyen, structure née des événements douloureux d'avril 2001, les choses ont considérablement évolué. Ayant décidé de «se réapproprier les dates historiques du pays», la structure de l'interwilayas avait retenu, lors d'une réunion qui s'était tenue à la veille du 45e anniversaire, «l'empêchement de toute activité officielle» et l'occupation du terrain. Si pour le 45e anniversaire du congrès de la Soummam, les festivités de la célébration s'étaient déroulées dans un climat consensuel, car l'unité du mouvement était à son apogée, il n'en a pas été de même l'an dernier, année durant laquelle une «cassure» s'était produite dans les rangs des ârchs avec notamment, le retrait du parti d'Aït Ahmed. Si la célébration du 46e anniversaire avait eu lieu dans le calme, mais marquée par quelques actions des ârchs sur fond de démobilisation totale - le FFS n'ayant rien programmé - il n'en sera pas de même cette année qui se présente sur fond de doute et d'inquiétude. En effet, à la lecture des programmes présentés par la Coordination interwilayas et l'APC d'Ouzellaguen, on craint d'éventuels risques de dérapage étant donné que les responsables de l'APC et de l'APW sont considérés comme des officiels. Les mêmes sites et les mêmes horaires sont retenus par les deux organisateurs de la célébration que tout lie et sépare en même temps. Connaissant les rapports entre les ârchs et le parti d'Aït Ahmed, le risque reste présent. A moins que la sagesse prévale encore une fois comme par le passé. Pour revenir au programme des festivités des uns et des autres, il y a lieu de relever la volonté des deux parties de faire de cette date symbole, une occasion de jauger son poids sur la scène politique locale. Si pour les ârchs, il s'agit là d'une «action de réappropriation», le FFS tentera pour l'occasion, de reconquérir le terrain perdu. Mais la célébration dans l'union, comme le fut celle de l'année 2001, reste une utopie. Les citoyens seront les grands absents, sommes-nous tentés de dire. Cette nuit, les délégués du Mouvement citoyen occuperont symboliquement la maison où s'était tenu le congrès de la Soummam en 1956 et rédigeront une déclaration marquant la jonction entre la génération d'hier et celle d'aujourd'hui. Demain, ils déposeront des gerbes de fleurs sur les tombes des martyrs d'hier et d'aujourd'hui, avant de se retrouver pour un rassemblement ponctué de prises de parole des délégués de l'interwilayas. De son côté, la municipalité drivée par le FFS, soutenue pour la circonstance par l'APW de la même majorité, a programmé plusieurs actions similaires qui ont commencé depuis le dix du mois en cours. On parle avec insistance de l'érection d'une statue représentant Abane Ramdane.