«L'exploitation du gaz de schiste est un choix inéluctable» Des informations rapidement contredites par d'autres affirmations qui démontrent l'absence de cohésion et de concertation au sein de l'Exécutif. Il dit une chose et son contraire. Le gouvernement ne sait plus sur quel pied danser. Ce dernier semble avoir perdu le nord dans la gestion du dossier du gaz de schiste. Des informations rapidement contredites par d'autres affirmations qui démontrent l'absence de cohésion et de concertation au sein de l'Exécutif. Le ministre de l'Energie se ressaisit enfin. Après avoir répété que l'exploitation du gaz de schiste est un choix inéluctable, Youcef Yousfi change de discours. En visite mardi dernier à Mascara, ce dernier a donné une autre version complètement différente en précisant que le gouvernement est actuellement en phase d'évaluation et d'étude technico-économique du projet d'exploitation du gaz de schiste. «Le gouvernement n'a à ce jour, pris aucune décision définitive concernant l'exploitation du gaz de schiste et effectue actuellement une évaluation technico-économique de ce projet», a-t-il affirmé en appuyant les propos du Premier ministre. Or, le même ministre avait déclaré sur le plateau d'une chaîne privée que «l'Algérie, ne peut pas compter éternellement sur les deux bassins de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel». Ce changement de discours traduit-il la volonté de l'Etat de faire marche arrière sur ce chantier? La décision est actuellement entre les mains du président de la République qui peut à lui seul trancher en faveur ou pas de la population du Sud. Selon le comité de coordination de la protestation populaire de In Salah, une décision en faveur de la population de In Salah a été prise par le président de la République et qui sera annoncée dans les prochains jours par l'envoyé spécial du président. Le dernier message de M.Sellal avait donné un avant-goût sur la possibilité de revenir sur cette décision. Dans un court message posté sur Facebook, le Premier ministre a fait savoir que «l'exploitation du gaz de schiste n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement!». Se voulant rassurant, le Premier ministre a précisé qu'il ne s'agit que d'un «programme expérimental de prospection destiné à évaluer les réserves». Pour M.Sellal, l'exploitation du gaz de schiste n'a pas encore commencé, voire pourrait même ne pas commencer, si l'impact s'avérait néfaste. Afin de calmer la colère du Sud qui entame sa troisième semaine de contestation, le gouvernement se voit contraint de céder pour éviter qu'il y ait des dérapages dans cette région frontalière. Alarmés par les effets de l'exploitation de cette ressource, les gens du Sud ont refusé de renoncer à la contestation, en exigeant noir sur blanc l'arrêt des travaux dans les forages. Il faut reconnaître que le patron de la Dgsn, chargé par la Présidence de tendre l'oreille aux préoccupations des citoyens de In Salah, a réussi sa mission en transmettant parfaitement le message du Sud. Ce que n'ont pas pu faire le ministre de l'Energie et les représentants des partis politiques. «Le président n'avait pas une idée précise et juste de notre revendication. Les partis politiques n'ont pas fait leur travail, certains ont parlé de main étrangère», a affirmé Mohamed Djouan, président de l'association Shams. Le gouvernement et les partis ont traîné le pas pour réagir en urgence. Il a fallu que la contestation gagne d'autres wilayas du Sud pour bouger le petit doigt.