«Nous estimons que les prix du pétrole ont atteint un plus bas et qu'il serait difficile qu'ils baissent encore plus», a déclaré hier le ministre irakien du Pétrole, Adel Abdel Mehdi, lors d'une conférence sur l'énergie qui s'est tenue à Koweït. Fin du cauchemar ou juste de quoi se bercer d'illusions? La dégringolade des prix du pétrole qui donne le tournis au gouvernement tire à sa fin si l'on en croit les propos tenus hier par le ministre irakien du pétrole. «Nous estimons que les prix du Pétrole ont atteint un plus bas et qu'il serait difficile qu'ils baissent encore plus», a déclaré hier Adel Abdel Mehdi, lors d'une conférence énergétique qui s'est déroulée à Koweït. «Nous ne trouvons aucune raison à la chute importante et persistante des prix», a ajouté le ministre dont le pays est le second producteur de pétrole de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, derrière l'Arabie saoudite. Sur quels arguments repose cette affirmation? «Le niveau actuel des prix va par exemple forcer les groupes qui ont d'importants coûts de production, comme ceux exploitant le pétrole de schiste, à quitter le marché» a-t-il indiqué. Quel impact y aura-t-il sur les cours de l'or noir? «Cela pourrait résorber la surproduction estimée actuellement à 2,5 millions de barils par jour et aider les prix à rebondir», a-t-il estimé. Une analyse qui est loin d'être farfelue. Elle est confirmée par le dernier rapport de l'AIE. L'Agence internationale de l'énergie voit des signes de ralentissement du boom du pétrole de schiste aux Etats-Unis à cause des prix bas du pétrole, expliquent les experts de Commerzbank qui ont relevé une baisse du nombre de plates-formes pétrolières en activité aux Etats-Unis, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2013. «Le nombre de plates-formes pétrolières a baissé à 1 366 dans la semaine s'achevant le 16 janvier, soit une diminution de 15% par rapport à son pic de la mi-octobre», selon Baker Hughes, une compagnie spécialisée dans le forage aux Etats-Unis. Un constat confirmé par le géant minier anglo-australien BHP Billiton qui a annoncé hier qu'il allait cesser d'exploiter 40% de ses plates-formes de pétrole de schiste aux USA d'ici le mois de juin 2015 pour tenter de faire face à la dégringolade des prix du brut. Ce qui conforte la décision prise par l'Opep le 27 novembre 2014 de laisser son plafond de sa production inchangé. Et surtout la position jugée «suicidaire» du chef de file du cartel. Riyadh avait décrété de ne pas retirer une seule goutte de sa production quitte à voir le baril baisser à 20 dollars au grand dam de quelques voix dissonantes (Venezuela, Iran, Algérie...) au sein de l'organisation. «Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de l'Opep de réduire leur production, quel que soit le prix (...). Que ça descende à 20, 40, 50 ou à 60 dollars, il n'est pas pertinent de réduire l'offre», avait déclaré le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, le 22 décembre 2014 au Middle East Economic Survey (Mees), une revue spécialisée qui fait autorité dans le monde sur les questions du gaz et du pétrole au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (Mena). L'option demeure au goût du jour n'en déplaise à l'homme fort de l'Opep. Le Venezuela mène de grands efforts (...) et il y a des contacts impliquant la Russie et l'Opep pour essayer de réduire la production», a indiqué le ministre irakien. Une initiative à laquelle a adhéré l'Algérie. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue vénézuélien, Nicolas Maduro, «ont convenu d'une coordination accrue des efforts des deux pays en vue de réunir les conditions d'un assainissement de la situation du marché pétrolier mondial et d'une rémunération adéquate des exportations de pétrole», avait indiqué un communiqué conjoint, rendu public, le 15 janvier, à l'issue de la visite d'Etat effectuée par le chef de l'Etat du Venezuela en Algérie. Depuis, le baril joue au yo-yo. En attendant que les «prophéties» du ministre irakien du Pétrole se réalisent, les Algériens s'apprêtent à serrer la ceinture.