Placée sous le thème: «Cinéma africain: production et diffusion à l'ère du numérique», la nouvelle édition se tiendra du 28 février au 7 mars 2015. C'est dans un contexte assez particulier marqué par des nouveautés, que se déroulera cette année la nouvelle édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. En effet, la 24ème édition se tiendra, quatre mois après le soulèvement populaire au Burkina Faso qui a conduit à la chute du régime de Blaise Compaoré. Ce dernier, on s'en souvient, avait assisté à la cérémonie de clôture du festival en grande pompe. Aussi, le festival annonce qu'il s'ouvre aux films de la diaspora dans la compétition officielle et bascule aussi en numérique dans le cadre de la compétition. Cette année, c'est l'Egypte qui est mise à l'honneur, tandis que le Marché international du cinéma africain (Mica) se tiendra pour la première fois au Fespaco, ce qui est en soi une très bonne nouvelle. Il s'agira d'un espace de vente et d'achat d'oeuvres cinématographiques et audiovisuelles dédiées aux professionnels du cinéma, comme cela se fait notamment à Cannes, mais cette fois exclusivement africain! Le Fespaco change cette année de directeur. Limogé, l'ancien délégué général du Fespaco, M. Michel Ouédraogo, a été remplacé officiellement par son ancien directeur artistique, M. Ardiouma Soma. Cela a eu lieu dans une ambiance tendue par le risque d'infection par le virus Ebola. Aussi, les autorités burkinabées ont, depuis, doublé leurs efforts pour assurer la réussite de l'organisation du Fespaco. Sur 700 films reçus, 134 ont été sélectionnés. Parmi eux, 20 longs-métrages, 22 courts-métrages, 20 documentaires, neuf séries TV et 15 films des écoles. A cela s'ajouteront 48 films hors-compétition. Deux longs métrages de fiction, un court métrage et un film documentaire algériens ont été retenus en compétition officielle de ce 24e Fespaco. Fadhma N'soumer de Belkacem Hadjadj et J'ai 50 ans de Djamel Azizi concourront pour le prix de l'Etalon d'or de Yennenga du meilleur long métrage. Ces deux films seront en compétition aux côtés d'autres films nom moins intéressants, à l'image de Printemps tunisien de la Tunisienne Raja Amari, Timbuktu du Mauritanien Abderrahmane Sissako, C'est eux les chiens du Marocain Hicham Lasri ou encore Avant le printemps du cinéaste égyptien Ahmed Atef. Alors qu'on s'attendait de voir aussi le nom d'El Wahrani de l'Algérien Lyes Salem, rien à signaler dans le tableau. Ce dernier n'a pas été sélectionné, malgré ses qualités indéniables... Dédié au parcours révolutionnaire d'héroïnes de la guerre de libération oubliées, 10.949 femmes de l'Algérienne Nassima Guessoum sera en compétition avec Devoir de mémoire du Malien Mamadou Cissé et Momsarew (Le pari de l'indépendance) du Sénégalais Alassane Diagne dans la catégorie documentaire. S'agissant de la section court métrage de fiction, Dernier recours de Mahi Bena sera en lice pour le Poulain d'or, de même que Zakaria de la Tunisienne Leyla Bouzid, L'alliance de la Nigérienne Rahmatou Keita, La boucle du Réunionnais Didier Che-neau ou encore Twaâga du Burkinabé Cédric Ido. Seront projetés en hors compétition, le long métrage Danbé, La tête haute de Bourlem Guerdjou, malgré et le court métrage Iminig de Mbarek Menad et ce, dans un panorama spécial cinéma africain. Figure aussi dans cette sélection pour notre grand étonnement et incompréhension l'excellent documentaire El Oued el oued de Abdennour Zahzah.