La seconde sortie de l'EN s'est malheureusement soldée par une très amère défaite contre le Ghana. Un revers essuyé vendredi dernier à Mongomo dans le temps additionnel, et à un moment de la rencontre où les Verts n'auraient jamais dû se laisser surprendre de la sorte. Contrairement à leur première sortie face à l'Afrique du Sud, les Fennecs semblaient avoir pourtant le match bien en main, jusqu'à cette fatidique action sur laquelle Gyan Asamoah allait inscrire un but assassin, alors que tout le camp algérien semblait se satisfaire du point du nul. Mais cette fois, les dieux du stadium de Mongomo, et notamment le facteur chance, n'ont point été du côté des Verts dont la prestation fournie contre les Black Stars du Ghana, a malheureusement encore mis en lumière, plusieurs signes inquiétants, relevés auparavant face aux Bafana Bafana. Peu agressif en attaque, et manquant surtout de percussion, a été le Onze algérien aligné par le sélectionneur Christian Gourcuff, au sein duquel quelques changements notables ont été effectués, mais qui se sont avérés au final, très infructueux pour l'EN. A l'image d'un Feghouli totalement effacé, et un Yacine Brahimi qui s'est encore montré sous un visage totalement aux antipodes de celui qui avait été le sien, pendant et après le Mondial 2014, la sélection algérienne a encore beaucoup déçu face au Ghana. Certes, on peut encore évoquer les conditions climatiques, ainsi que l'état de la pelouse du stadium de Mongomo face auxquels Christian Gourcuff avait éprouvé de sérieuses craintes. Il n'en demeure pas moins que l'ensemble des éléments alignés contre les Ghanéens, ont sérieusement marqué le pas, et de manière fort inquiètante. Les Verts habituellement très présents, et souvent très conquérants, ont bel et bien perdu au cours de cette CAN 2015, beaucoup de leur vertu. Au risque de nous répéter, il est vrai qu'il n'est jamais évident de prévoir au départ, les nombreux et habituels aléas qui peuvent surgir au cours de ce type de compétition finale. Mais perdre de la sorte une rencontre au cours de laquelle même les Ghanéens ont très rarement bousculé l'EN, il y a de quoi être vraiment pessimiste, avant d'affronter dans quelques jours le Sénégal. Jamais au grand jamais, les Verts ne pouvaient se permettre de vivre un tel scénario aussi catastrophique, et se priver au minimum d'un point qu'ils risquent de regretter très amèrement, au terme de ce premier tour que les Fennecs avaient pourtant entamé sur un premier succès. Aujourd'hui, tous les observateurs, et autres spécialistes en la matière, n'ont pas du tout compris pourquoi les Verts n'ont pas osé, ou pu tenir en respect un adversaire ghanéen qui s'était pourtant contenté d'évoluer sur un faux rythme, et qui avait surtout pris peu de risques en attaque, tant les Black Stars craignaient réellement les Fennecs. Pour cause, même les frères Ayew, d'habitude très en jambes, ont rarement mis en danger la défense Algérienne au sein de laquelle Madjid Bougherra a souvent veillé au grain. Pis, les Ghanéens ont souvent durci le jeu, et auraient même pu évoluer en infériorité numérique si l'arbitre Malien Coulibaly avait pris le soin de se montrer très sévère envers certains joueurs du Ghana, et dont certaines interventions sur les Brahimi et consorts avaient réellement pour objectif de «casser» nos capés. Il est vrai qu'en optant pour un milieu de terrain composé de cinq éléments, Christian Gourcuff avait opté au départ pour un 4-5-1 face auquel les Black Stars ont souvent longtemps piétiné. Mais le fait d'avoir laissé souvent seul en pointe Belfodil, lequel a très rarement reçu de bons ballons en attaque, les Verts ont fini par subir le jeu, et même perdre le cours des débats, en payant très cher l'unique erreur commise par la défense algérienne, et à un moment très crucial de la rencontre. Une fois de plus, les Verts ont terriblement déçu leurs millions de fans, alors qu'ils avaient cru avoir réalisé le plus dur face à l'Afrique du Sud. Désormais, les Fennecs n'ont plus à leur tour que le seul et unique choix de jouer leur va-tout devant les Sénégalais, alors qu'ils avaient pris une très sérieuse option au sein du groupe C. La Can en cours en Guinée équatoriale vient de nous rappeler avant-hier le scénario auquel ont eu droit les Verts durant la précédente CAN. Aujourd'hui, il faut admettre qu'il ne suffit pas de se présenter dans la peau d'un favori car une phase finale requiert souvent beaucoup de cran, et surtout une forme sans faille le jour J. Ce qui est malheureusement loin d'être le cas pour certains de nos capés présents à la CAN 2015. Christian Gourcuff va-t-il échouer à son tour avec les Verts face à certains ténors du continent noir, présents à la 30ème CAN, et sortir très tôt de la compétition en cours? Pour l'instant, sur le vu des deux précédentes prestations fournies à Mongomo par l'EN, il y a réellement de quoi s'inquiéter. avis des coachs Gourcuff: «Il n'y aura pas de calculs face au Sénégal» «Si on fait l'analyse du match, nous étions plus cohérents que lors du match face à l'Afrique du Sud, avec une bonne assise défensive. Aujourd'hui, nous étions incapables de donner du rythme à notre jeu, en raison des conditions climatiques difficiles et l'état de la pelouse. Nous avons géré la rencontre, mais à la fin de la partie, on se fait surprendre par une action tout à faite anodine. C'est cruel de s'incliner de la sorte. Pour le dernier match face au Sénégal, il n y aura pas de calculs à faire, nous devons absolument réagir. Au stade de Malabo face au Sénégal, nous allons jouer sur une belle pelouse qui permettra de développer un jeu beaucoup plus rapide et fluide.» Grant: «La chance a été de notre côté» «Il s'agit pour nous d'une victoire importante, qui intervient après notre défaite cruelle face au Sénégal. Je suis content de la réaction de mes joueurs aujourd'hui, qui ont cru en leurs possibilités, et ont fait preuve de plus de concentration et d'application sur le terrain. Lors du premier match, nous avons manqué de chance, mais face à l'Algérie, la chance a changé de camp. En première période, nous avons trouvé de la peine à entrer dans le match, mais au retour des vestiaires, nous avons bien joué au ballon. Le retour de Gyan Asamoah nous a fait beaucoup de bien, c'est un joueur important, mais c'est toute l'équipe qui a fait la différence. L'Algérie est une excellente équipe et n'a pas démérité.»