L'Expression: A quelques jours de votre entrée dans les jeux Olympiques, comment vous sentez-vous? Ali Saïdi-Sief: Si vous m'aviez posé cette question il y a quelque temps, je vous aurais répondu «mal», mal non pas physiquement mais du point de vue moral. Je sentais en moi comme une espèce de frein qui m'empêchait de fournir l'effort nécessaire pour aller de l'avant. Et cette rétraction a disparu? Je pense que ça va mieux, mais la réponse, je l'obtiendrai réellement lorsque je serai sur la piste. Qu'est-ce qui se passe en vous? Aux entraînements, je me sens parfaitement décontracté et cela m'amène à réaliser des temps plus que satisfaisants puisqu'ils ne sont pas loin des meilleures performances mondiales de l'année. Mais dès que je suis en compétition, je suis bloqué. J'essaie de me destresser mais je n'y parviens pas. Peut-être est-ce un manque de confiance en soi? Il y a peut-être du vrai dans ce que vous dites mais comme je vous l'ai affirmé tout à l'heure , il faudra attendre mon entrée sur la piste pour voir comment je vais réagir. Le fait de participer aux jeux Olympiques n'est-il pas une motivation pour vous? C'est sûr que c'est une motivation supplémentaire. Je viens passer trois terribles années pour les histoires que vous connaissez. Durant tout ce temps, je n'ai pas fait 3 courses de haut niveau. Je ne suis pas à ces Jeux par hasard. Pour que j'y sois, il me fallait réaliser des minimas et je l'ai fait. A Athènes, je peux aussi bien participer aux 5000 m qu'aux 1500 m. Mais vous ne doublerez pas. Non, deux courses, ce serait trop pour moi, du moins dans les conditions psychologiques qui sont les miennes. Je m'alignerai sur le 5000 m uniquement et j'espère que cela marchera pour moi.