Le président de la Fédération algérienne d'athlétisme affirme que nos athlètes ont besoin d'être soutenus. A partir de samedi prochain, Helsinki, capitale de la Finlande, sera le centre d'intérêt de l'actualité sportive puisqu'elle abritera les 10e championnats du monde d'athlétisme. Nous avons jugé utile de prendre attache avec le premier responsable de cette discipline en Algérie pour qu'il nous parle de la participation de nos athlètes. L'Expression: Dans quelques jours, vont s'ouvrir les championnats du monde d'athlétisme à Helsinki. Peut-on connaître les athlètes qui représenteront l'Algérie? T.Chaouch-Teyara: Ils sont au nombre de neuf, à savoir, chez les messieurs, Ali Saïdi-Sief sur 5000 ou 1500 m, Tarek Boukensa et Kamel Boulhfane sur 1500 m, Antar Zerguelaïne probablement sur 800 m, Djabir Saïd-Guerni sur 800 m, Saïd Belhout dans le marathon, Issam Nima à la longueur et chez les dames Baya Rahouli au triple saut et Fatiha Bahi-Azouhoum sur 3000 m steeple. Cela fait moins de participants qu'aux derniers mondiaux qui avaient eu lieu à Paris en 2003. Je vous le concède mais vous savez que la participation à des mondiaux est conditionnée par la réalisation de minimas. Peu de nos athlètes les ont réalisés, d'où leur réduction par le nom-bre. A quoi peut-on attribuer ce constat? A plusieurs facteurs mais il y en a un qui prime à savoir l'état de santé de l'athlète. S'il ne se sent pas bien, notamment durant sa période de préparation, c'est toute sa saison qui en prend un coup. Cela fait tout de même un peu trop de malades. Que voulez-vous que la fédération y fasse? L'athlétisme n'est pas un sport collectif. L'athlète assure lui-ême son programme de préparation et la fédération n'est là que pour l'orienter et le soutenir. A Paris, l'Algérie s'était contentée d'une seule médaille mais tout de même en or. Celle de Djabir Saïd-Guerni au 800m. Cet athlète semble n'avoir pas su gérer ce succès. Je suis de ceux qui disent que Djabir a besoin de soutien et non de reproches. On oublie un peu vite ce qu'il a rapporté au pays et à son athlétisme. Après sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de Sydney en 2000 il avait connu une sérieuse baisse de régime. Pendant près d'un an et demi on ne l'avait plus revu sur les pistes et ce pour des raisons de santé. Il n'avait pourtant jamais abdiqué et il a su revenir au meilleur de sa forme jusqu'à remporter le titre mondial à Paris en 2003. Ce n'est pas parce qu'il cale qu'on va se mettre à lui tomber dessus. Bien au contraire, il faut savoir lui remonter le moral et être à ses côtés en ces instants délicats. Très délicats, en effet, puisqu'il ira à Helsinki sans avoir réalisé de chrono probant depuis le début de la saison. C'est vrai. D'ailleurs, il n'a pas réalisé les minimas et ne devra sa présence à Helsinki que grâce à une wild-card en sa qualité de champion du monde en titre du 800 m. J'imagine que c'est un garçon qui doit être envahi par le doute en ce moment. En tout cas, il a besoin que l'on soit près de lui. Apparemment, selon ce que vous nous avez dit au début de cet entretien, la fédération est indécise sur certains engagements. En effet, c'est une fois que nous serons sur place que nous verrons avec les athlètes et leurs entraîneurs dans quelles courses ils seront engagés. Le doute persiste pour Saïdi-Sief et pour Zerguelaïne. Il semble, cependant, que le premier courra le 5000 m et le second le 800 m. Ces athlètes risquent de ne voir que de loin le podium. Si chance il y a, où la situerez-vous? Notre plus grande chance de médaille sera incontestablement Baya Rahouli. C'est une fille qui est montée en puissance depuis le début de la saison et elle fait aujourd'hui partie des trois meilleures triple- sauteuses du monde. Si elle a la forme qu'elle affichait aux Jeux méditerranéens, elle pourra monter sur le podium à Helsinki.