La capitale pour mettre fin à la protestation Les manifestants convaincus par le discours du président de la République demandent néanmoins des garanties avant d'arrêter définitivement le mouvement. C'est toujours la confusion à In Salah! Alors qu'une partie des protestataires avait fait part de sa satisfaction après le discours du président de la République Abdelaziz Bouteflika, la protestation se poursuivait hier et jeudi. Les protestataires contre l'exploitation du gaz de schiste à In Salah (Tamanrasset) occupent toujours la rue, selon des sources locales. Parallèlement au sit-in toujours maintenu devant le siège de la daïra, les opposants au projet du gaz de schiste ont organisé une marche «pacifique» à travers les artères de la ville. Au chef-lieu de wilaya de Tamanrasset, par contre, la protestation s'est limitée ce jour aux quelques banderoles avec des slogans «anti-exploitation du gaz de schiste» encore accrochées à l'entrée du quartier Tahaggart. En parallèle, un rassemblement pacifique a été organisé jeudi dans la wilaya «énergie» du pays, Ouargla. Des dizaines de personnes se sont rassemblées à la place de la ville «Souk Lahdjar», pour réclamer l'arrêt du projet «d'exploitation du gaz de schiste» dans la région de In Salah. Lors de prises de parole, les manifestants ont mis en avant «les risques du projet sur l'environnement et la santé», réclamant des «décisions claires» des pouvoirs publics pour «un arrêt immédiat de toutes les opérations d'exploration». Les participants ont tenu, cependant, à réaffirmer le caractère «pacifique» de leur action de protestation et leur «rejet catégorique de l'exploitation de leur action à une quelconque autre fin», avant de se disperser dans le calme. La contestation est donc toujours présente même si le mouvement s'est quelque peu essoufflé après la sortie du président Bouteflika. Les manifestants convaincus par le discours du président demandent néanmoins des garanties avant d'arrêter définitivement le mouvement. En tête de ces garanties, figurent des preuves de l'arrêt des forages tests initiés à In Salah. Chose que le président de la République avait garantie, mardi dernier, lors d'un conseil restreint. «Les forages tests initiés à In Salah, seront achevés à très brève échéance, et que l'exploitation proprement dite de cette énergie nouvelle n'est pas encore à l'ordre du jour», avait affirmé M.Bouteflika. Le chef de l'Etat a précisé aussi que si l'exploration de ces nouvelles ressources nationales en hydrocarbures s'avère une nécessité pour la sécurité énergétique du pays à moyen et long terme, le gouvernement devra cependant «veiller avec fermeté» au respect de la législation par les opérateurs concernés, pour «la protection de la santé de la population et la préservation de l'environnement». C'est donc dans ce contexte très tendu fait de promesses et d'espoir qu'une commission composée de représentants de la société civile et de sages de In Salah devrait se déplacer prochainement à Alger pour rencontrer «un haut responsable de l'Etat», révèle Abdelkader Bouhafs, militant anti-gaz de schiste. «Nous avons annoncé aux manifestants, le déplacement à Alger d'une commission composée d'une trentaine de personnes. Une commission qui va rencontrer un haut responsable», précise-t-il. «Il s'agit d'une initiative du député Mohamed Baba Ali (RND) et d'autres élus. Les préparatifs sont en cours.» En attendant, les «indignés» vont «fêter» demain le premier mois de leur protestation. Une tempête du désert qui fait trembler le pays...