Remontée timide du prix du baril Ce nouveau sursaut du baril est-il annonciateur d'une hausse pérenne des prix du pétrole? Si elle se confirmait, elle serait salvatrice pour l'Algérie. Inattendu. Inespéré. C'est au moment où l'on s'attendait à qu'il réalise un nouveau plongeon que le baril a sorti la tête de l'eau. Spectaculaire. Les prix du pétrole font un bond de près de 4 dollars. Ils ont enregistré leur plus forte hausse pour un contrat de référence en une séance depuis le mois de mars 2012. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a gagné 3,71 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), affichant 48,24 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 52,99 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), soit une hausse de 3,46 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Mais avant de s'envoler, le baril a joué d'abord au yoyo. Comme il en a pris l'habitude. «Les cours du WTI avaient chuté mercredi à leur plus bas niveau en six ans, à 44,45 dollars, puis sont passés jeudi sous les 44 dollars avant de remonter, ce qui semble indiquer que l'on a atteint un plancher», a rappelé Phil Flynn, de Price Futures Group. «Les fluctuations du prix du baril, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis juin, sont d'autant plus importantes qu'à l'approche de la fin du mois, des investisseurs, réajustant leurs portefeuilles, ont parié sur une remontée des cours à court terme et sont passés à l'achat», a-t-il fait remarquer. Mais la vraie bonne nouvelle reste une probable réduction de la production américaine. De sérieux indices la laissent présager. «Plusieurs groupes pétroliers annoncent des réductions d'investissements», a indiqué Carl Larry de Frost & Sullivan. La major pétrolière américaine Chevron va notamment réduire de 5 milliards de dollars ses investissements, tandis que sa compatriote ConocoPhillips a diminué les siennes de 2 milliards rappelle-t-on. Total, le géant français a également fait part d'une diminution de 30%, de ses dépenses d'exploration l'an prochain. «De plus, le décompte hebdomadaire des plates-formes pétrolières en activité, établi par le spécialiste du forage Baker Hughes, a enregistré la semaine dernière une chute plus importante que prévu, avec une baisse de 90 unités aux Etats-Unis», a souligné Phil Flynn. L'Agence internationale de l'énergie qui défend les intérêts des pays consommateurs a décelé des signes de ralentissement du boom du pétrole de schiste aux Etats-Unis à cause des prix bas du pétrole, ont noté les experts du groupe bancaire allemand Commerzbank qui ont relevé une baisse du nombre de plates-formes pétrolières en activité aux Etats-Unis, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2013. «Le nombre de plates-formes pétrolières a baissé à 1 366 dans la semaine s'achevant le 16 janvier, soit une diminution de 15% par rapport à son pic de la mi-octobre», avait indiqué Baker Hughes, une compagnie spécialisée dans le forage aux Etats-Unis. Un constat confirmé par le géant minier anglo-australien BHP Billiton qui a annoncé, le 21 janvier, qu'il allait cesser d'exploiter 40% de ses plates-formes de pétrole de schiste aux USA d'ici le mois de juin 2015 pour tenter de faire face à la dégringolade des prix du brut. Des décisions qui doivent contribuer à désengorger le marché de l'or noir noyé par le pétrole de schiste US et d'une production record des pays non Opep (la Russie notamment). Cela relance les espoirs de l'Algérie de voir les prix du pétrole se redresser avant le mois de juin 2015. N'ayant d'autre moyens de faire face à l'effondrement des prix du pétrole dont les exportations représentent plus de 95% de ses recettes en devises, qu'en puisant dans son bas de laine, le pays pourrait sortir exsangue d'une dégringolade prolongée des cours de l'or noir. Ses réserves de changes ont baissé de près de 8 milliards de dollars en 3 mois. Elles se sont établies à 185,273 milliards de dollars à fin septembre 2014 alors qu'elles étaient à 193,269 milliards de dollars à la fin du mois de juin 2014 indiquait la Banque d'Algérie. Ce nouveau sursaut du baril est-t-il annonciateur d'une hausse pérenne des prix du pétrole? Réponse dans les prochains jours...Si elle se confirmait, elle serait salvatrice pour l'Algérie.