Un comité de pilotage mis en place par les ministères de l'Agriculture et des Ressources en eau. Un comité mixte de pilotage chargé du suivi de la mise en oeuvre d'un programme visant à doubler les superficies irriguées a été mis en place, hier, à Alger par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural et celui des Ressources en eau (Madr), respectivement Abdelwahab Nouri et Hocine Necib. C'est en présence de responsables des deux départements, que ce comité a été installé dans ses fonctions. Cet acte répond aux instructions du président Abdelaziz Bouteflika, énoncées lors du dernier Conseil ministériel restreint. Selon Necib, ce programme «géant» pour la réalisation de cette option stratégique d'un million d'hectares (ha) irrigués, se décline en plusieurs scénarios, dont notamment l'investissement dans les barrages. Il est le résultat d'un travail d'études approfondi, mené en collaboration entre les experts des deux secteurs. Ce programme ambitieux, mais réalisable par la volonté et des techniques maîtrisées, aura des conséquences heureuses pour l'agriculture algérienne dont la production triplera ou quadruplera même. La constitution et le programme de cette commission seront soumis le plus rapidement possible au gouvernement qui devrait statuer en proposant une feuille de route, a indiqué Necib. Se voulant rassurant quant à la dimension titanesque du projet, il a indiqué que «50% du programme sont des actions de valorisation qui confirment une démarche objective et rationnelle». Abordant l'état de remplissage des barrages du pays, il dira que le taux atteint est de 76% aujourd'hui, et que 14 d'entre - eux, y compris Beni Haroun, déversent le surplus emmagasiné. Concernant la politique du secteur en alimentation en eau potable, Necib a indiqué que des barrages vont être réservés exclusivement à l'agriculture dès que les programmes de dessalement en cours seront opérationnels. Il a également assuré que toutes les ressources souterraines sont destinées à l'agriculture pour le développement des surfaces nouvelles qui atteignent 45.000 ha. Les projets relatifs à l'implantation des barrages sont de 43% pour les Hauts-Plateaux, sans compter les transferts de l'albien vers ces régions et 33% pour le sud du pays, où de grandes possibilités accompagnent d'une façon optimale tous ces projets. Nouri a, pour sa part, souligné les efforts considérables consentis par l'Etat pour équiper le pays suffisamment en barrages destinés à l'agriculture. Ce projet du million/ha de terres irriguées, peut être évolutif en s'inscrivant dans la durée. Il permettra de porter à 2,136 millions d'hectares la superficie irriguée à l'orée de la fin du présent programme quinquennal vers 2019-2020, contribuant ainsi à la pérennisation de la sécurité alimentaire. Se prêtant à une séance d'échanges avec la presse à l'issue de la réunion constitutive de la commission mixte, le premier responsable du Madr s'est félicité que l'agriculture soit le seul secteur à afficher une «croissance à deux chiffres», avec 11% ces cinq dernières années. Pour lui, il ne faut pas «diaboliser» le secteur dont la «facture alimentaire n'atteint que quatre milliards de dollars» et qui assure plus de 72% des besoins nationaux en denrées alimentaires, alors que la moyenne internationale se maintient à environ 70% tout comme les Etats-Unis, réputés être le plus grand pays en termes de ressources alimentaires, dont le taux se situe aux alentours de cette moyenne, dira-t-il. Nouri ne manquera pas de souligner que la population algérienne a plus que doublé en faisant «exploser et changer» le mode de consommation. Il indiquera que la qualité des céréales produites en Algérie répond à des normes mondiales et est souvent «meilleure» qu'ailleurs. En vérité, regrettera-t-il, c'est le secteur en aval de l'agriculture algérienne qui est «désorganisé» et il faudrait lui adapter des mécanismes spécifiques pour y remédier. Il faut savoir que quelque 50% de l'eau d'irrigation se perdent faute d'entretien efficace des réseaux de distribution.