Les partis au pouvoir annoncent, d'ores et déjà, la couleur bien avant que le Mouvement de la société pour la paix n'entame ses contacts. Pour eux, il n'est pas question de parler de transition. L'initiative du MSP risque de ne pas trop séduire. Les partis de la coalition se montrent déjà sceptiques. Tout en saluant l'initiative dans la forme, à savoir, ouvrir le dialogue avec le pouvoir, les partis s'opposent au fond. Pour eux, il n'est pas question de parler de la transition démocratique. «C'est une action positive», estime en préambule le porte- parole du FLN. Contacté par nos soins, Saïd Bouhadja affirme que ceux qui appellent au dialogue sont les bienvenus. Pour lui, c'est un tournant pour le MSP qui fait partie de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd). Notre interlocuteur soutient que le dialogue reste le meilleur moyen pour parvenir à des solutions. Le porte-parole du parti majoritaire pense que cette démarche vise probablement à contrecarrer l'initiative du FFS. Revenant sur le fond de cette initiative qui porte sur la transition démocratique, M.Bouhadja n'a pas laissé l'ombre d'un doute du rejet de cette idée par le parti. «Il y a des principes sur lesquels on ne peut pas discuter», a-t-il tranché, en précisant qu'il n'est pas question de toucher à la légitimité des institutions. Le porte-parole du FLN soutient qu'on ne peut pas remettre en cause la volonté du peuple. «De quelle transition ils parlent, ils étaient tous au gouvernement», s'est-il emporté, tout en précisant que «le FFS est le seul qui a le droit de parler de transition du moment qu'il n'a jamais fait partie du gouvernement mais il a été compréhensif». Même vision partagée par le RND. «On n'a pas encore idée du contenu de cette initiative», a avoué sa porte-parole. Nouara Djaâffar rappelle que le parti est ouvert au dialogue, à condition qu'il ne touche pas à la légitimité des institutions de l'Etat. «Le processus démocratique est en cours», a-t-elle affirmé, précisant qu'il n'y a aucune raison pour parler de transition démocratique. Le parti de Tajamou Amal El-djazair TAJ s'aligne sur la même position. «Nous saluons toutes les initiatives, à condition de ne pas toucher à la stabilité du pays et à la légitimité des institutions», a affirmé Nabil Yahyaoui, porte-parole du TAJ. Ce dernier a rappelé que son parti soutient l'initiative du FFS qui vise à dégager un consensus sur la sortie de crise. Ainsi, les partis au pouvoir annoncent, d'ores et déjà, la couleur bien avant que le Mouvement de la société pour la paix entame ses contacts. De leur côté, les membres de la Cnltd ne voient pas dans la démarche du MSP une dissension. «On ne considère pas cette démarche comme un signe de malaise au sein de la Cnltd», a assuré Lakhdar Benkhelaf du parti El- Adala tout en avançant comme preuve la réunion de la Cnltd tenue hier au siège du RCD et à laquelle a pris part Makri. Joint par téléphone, ce député soutient que le MSP est libre de lancer des consultations au nom de son parti, vu que dans la plate-forme de la Cnltd, il y a une marge qui laisse aux partis de prendre des initiatives. Pour lui, l'essentiel est que celles-ci soient autour de la transition démocratique. M.Benkhelaf reste sceptique quant à la réponse du gouvernement. «L'expérience a montré qu'il n'y a pas de résultat avec le pouvoir», a-t-il rappelé. Dans un entretien accordé à TSA, Abderrazak Makri a expliqué «il ne s'agit pas d'une nouvelle initiative. C'est un programme qui vise à faire valoir la plate-forme des libertés et de la transition démocratique». Le patron du MSP reste convaincu de la nécessité de dialoguer avec le gouvernement après avoir coupé contact.