Il explique que l'économie nationale est une «économie de rente» organisée et gérée selon les réflexes et les mentalités du siècle dernier. C'est un tableau peu reluisant de la situation économique de l'Algérie que celui dressé, hier à Zéralda, par Ali Benflis, lors d'une intervention devant le conseil national du parti de l'Union des forces démocratiques et sociales (Ufds). Il a expliqué que l'économie nationale est une «économie de rente» qui souffre d'une «extrême et inacceptable dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs», organisée et gérée selon les réflexes et les mentalités du siècle dernier. «Il manque à notre économie une vision globale et un modèle cohérent capables de la faire entrer de plain-pied dans l'aire de la mondialisation et de la stimuler pour lui permettre d'intégrer le rang des économies émergentes», a-t-il souligné. Evoquant la crise énergétique actuelle, l'ancien chef de gouvernement a indiqué que son mérite serait celui d'avoir contribué à discréditer certaines assertions dénuées de tout fondement et de mettre à nu l'état déplorable auquel notre économie a été vouée. Pour lui, cette crise ôte au pouvoir un moyen privilégié pour assurer sa survie. «L'Algérie vit une crise de système aiguë que le pouvoir politique en place a tenté vainement d'occulter en provoquant un effet de diversion et en usant et abusant de la manne financière générée par une situation énergétique favorable et ce dans le seul but de garantir, non la paix sociale comme il le prétend, mais sa durabilité et sa pérennité», a-t- estimé. Ali Benflis prévoit que la crise énergétique produira inévitablement des répliques et aura immanquablement des implications qui ne manqueront pas d'approfondir la crise de système à laquelle notre pays est confronté. Il ajoute que cette même crise est venue démentir formellement certaines assertions, montrer le vrai visage de notre économie et dévoiler à chaque citoyen ses innombrables faiblesses ainsi que les insuffisances et dysfonctionnements dont elle souffre. L'ancien candidat aux présidentielles de 2004 et 2014 observe que l'Algérie n'est pas dans une situation favorable pour affronter et dépasser les conséquences de cette crise au moindre coût, que ce soit du point de vue politique, économique ou social.«Du point de vue politique, le traitement des grandes crises nécessite une direction politique forte qui possède une vision précise de la démarche à suivre et qui est capable de mobiliser pour la mettre en oeuvre», a-t-il expliqué, soulignant que la vacance du pouvoir a fragilisé nos institutions et leur a enlevé toute capacité de réaction face aux grandes crises. L'orateur a déploré le fait que l'aisance financière des dernières années a fait perdre à notre pays le sens de la rigueur, de la prudence et de l'efficience dans l'allocation des ressources, «transformant nos politiques publiques en de simples opérations de distribution de la rente, et transgressant les règles les plus élémentaires à suivre pour jeter les fondements d'une économie moderne». «Cette embellie financière nous a fait perdre de vue la valeur du travail; elle a ancré davantage dans nos esprits la mentalité de l'assistanat, elle a favorisé la course à l'argent facile et à l'enrichissement rapide au détriment des vertus de l'initiative individuelle et du compter sur soi comme voies honorables de la réussite sociale», a-t-il encore regretté. Partant de ces constats, le coordinateur du Pôle des forces de changement déduit que l'Algérie «est dans une situation très fragile et précaire pour pouvoir affronter une crise énergétique extrêmement dangereuse».