Le tribunal d'Alger s'est déjà prononcé sur l'affaire le 4 juillet dernier. Le conflit opposant les officiers marins à la direction générale de l'Entmv revient au-devant de l'actualité à travers la tenue, aujourd'hui, dans l'enceinte du tribunal de Sidi M'hamed, du procès en appel qui verra les avocats des parties protagonistes défendre mordicus leur plaidoirie devant le juge. L'objet de cette audience concerne la question de la légalité de la grève d'une semaine déclenchée par les officiers de Snommar-Entmv du 26 juin au 4 juillet dernier. Une question sur laquelle le même tribunal s'est déjà prononcé dans son jugement en référé du 4 juillet dernier sanctionnant l'arrêt de la grève et son illégalité. Cependant, du 4 juillet dernier jusqu'à aujourd'hui, les officiers du Snommar ont été, de manière ininterrompue, «la cible d'une armada de pressions actionnées par la direction de l'Entmv», a affirmé, hier, M.Saïd Zermoun, président de ce syndicat, lors d'un point de presse tenu à Alger. Selon lui, ce sont pas moins d'une soixantaine d'officiers grévistes qui n'ont pas perçu leur salaire durant les deux derniers mois. C'est là, explique M.Zermoun, une décision prise par «les commissions de discipline de l'Entmv», où l'absence de représentants légaux des officiers marins a été relevée par l'orateur. Une autre décision qui semble affecter sérieusement les membres du bureau national du Snommar et celle de la suspension de 42 officiers de la marine marchande. Paradoxalement, poursuit M.Zermoun, «des convocations d'embarquement ont été adressées, par voie d'huissier, à quelques membres du bureau et d'autres officiers ayant pris part au mouvement de grève, alors que la majorité reste sous le coup des suspensions». Mieux encore, selon l'orateur, la direction de l'Entmv, qui a permis l'embarquement d'un membre du bureau Snommar, s'est rendue compte, une semaine après, que ce dernier fait l'objet d'une plainte actionnée au pénal par cette même direction et l'a débarqué. Devant cette situation qualifiée d'«inacceptable», le président du Snommar a fait valoir, dans une déclaration qu'il a rendue publique hier, que ce syndicat «continuera avec détermination son mouvement de protestation pour que cessent le harcèlement abusif, les zones de non-droit et demande la levée de toutes les suspensions arbitraires».