L'affaire des syndicalistes du Syndicat national des officiers de la marine marchande (Snommar) vient de connaître son épilogue. Du moins en partie. La chambre sociale près le tribunal de Sidi-M'hamed a rendu son verdict le 9 mars dernier. Ainsi, les neuf officiers suspendus par l'employeur, il y a près de neuf mois, ont eu gain de cause. Le juge qui a statué sur cette affaire s'est prononcé en faveur “de la reprise de travail des officiers avec la préservation de tous leurs droits acquis”. Un jugement que le syndicat qualifie “d'honorable et consacrant véritablement l'Etat de droit dans notre pays” d'autant que la décision de suspension a été prise, selon les syndicalistes, de façon “arbitraire et injuste”. Satisfaits de ce jugement, les officiers “espèrent une application rapide par l'employeur qui n'a désormais aucun argument pour maintenir une situation conflictuelle qui n'a que trop duré”. Contacté, hier, par nos soins, le P-DG de l'entreprise, M. Cheriet est resté très prudent et réticent. “J'attends la notification de la décision de justice par un huissier. Pour l'heure, je n'ai rien reçu. Je ne peux donc pas me prononcer sur une décision dont j'ignore tous les détails”, s'est-il contenté de dire. Et de laisser entendre que l'affaire risque de prendre encore du temps par l'introduction d'un recours. Cela dit, le P-DG de l'ENTMV se dit prêt et contraint d'appliquer une décision de justice de quelque nature que ce soit. “Nul ne peut aller à l'encontre d'une décision de justice”, précise-t-il. Le conflit opposant les syndicalistes du Snommar à la direction de l'ENTMV remonte à l'été dernier suite à une grève des officiers de la marine marchande. Déclenchée le 26 juin 2004, la grève du Snommar a été déclarée illégale par le tribunal de Sidi-M'hamed le 7 juillet de la même année. Une plainte avait été déposée par la direction, arguant le non-respect de la réglementation régissant les conflits sociaux. Fort de cette décision de justice, la direction avait pris des sanctions, notamment des suspensions contre les grévistes qui se sont tournés vers la justice pour arracher leurs droits. Notons, enfin, qu'une plate-forme de 22 points soumise à la direction en août 2003 est à l'origine de ce conflit. M. B.