Les enquêteurs ont arrêté le montant du préjudice financier causé à la commune ayant la plus belle station balnéaire du pays, Aïn El Turck. Les affaires, les enquêtes et les auditions des élus locaux dans le cadre de la lutte contre la corruption, les mauvaises gestions et malversations se succèdent et se poursuivent ces derniers jours à Oran. La dernière affaire remonte à avant-hier. Le juge d'instruction près le tribunal de Gdyel a auditionné le président de l'Assemblée populaire communale de Aïn El Turck ainsi que le chef du parc roulant de la même commune sur la disparition énigmatique et suspecte de plusieurs camions et autres véhicules utilitaires appartenant au parc communal. Les auditions ont duré près de six heures. L'enquête a été déclenchée récemment par les services de police de la sûreté de daïra de Aïn El Turck. A l'issue des différents rounds de leurs investigations, les enquêteurs ont arrêté le montant du préjudice financier causé à la commune ayant la plus belle station balnéaire du pays, Aïn El Turck. Le montant est estimé à plus de quatre millions de dinars. Avant de remettre leurs dossiers entre les mains de la justice, les policiers ont été explicites dans les conclusions de leur rapport d'enquête en accablant les deux mis en cause, les accusant de malversations, mauvaise gestion, détournement de biens publics, négligence dans l'accomplissement de leurs fonctions. Dès le début de leurs démêlés avec les enquêteurs, l'administration locale, représentée par la wilaya d'Oran, a pris ses dispositions en suspendant les mis en cause de leurs fonctions en attendant que la justice tranche leur cas. Cette affaire a été précédée par une autre qui n'est pas moins grave entachant l'image de la commune «industrielle» d'Es-Senia. Deux entrepreneurs viennent d'être placés sous contrôle judiciaire. Ils sont poursuivis pour détournement du foncier après répartition de celui-ci en 35 lots à urbaniser dans le cadre des promotions immobilières. L'enquête qui se poursuit concerne également cinq élus locaux et cinq employés municipaux de ladite commune. Ils seront auditionnés incessamment. Les 10 individus sont soupçonnés d'avoir joué un rôle central dans la conclusion de la transaction: détournement du cimetière chrétien pour le transformer en terrains d'assiettes devant abriter des projets d'habitat. La corruption a gagné du terrain dans la deuxième wilaya du pays, celle d'Oran. Dans la majeure partie des affaires traitées, les mis en cause ne sont autres que les représentants du peuple, les élus locaux. Une telle évidence est confirmée par le nombre de maires faisant l'objet d'enquêtes et de poursuites judiciaires. En moins de trois années après leur intronisation à la tête des municipalités, 13 maires représentant 50% des 26 communes composant la wilaya d'Oran, sont touchés par la corruption. Ils sont poursuivis en justice pour divers chefs d'accusation liés exclusivement à la corruption, à la passation de marchés en violation du Code des marchés, dilapidation et détournement de deniers publics, trafic d'influence, faux et usage de faux, malversations et mauvaise gestion etc. Ce n'est pas tout. Dans toutes ces affaires, plusieurs représentants locaux, comme présidents des commissions et adjoints aux maires, ont été auditionnés, d'autres ont été jugés et condamnés pendant que plusieurs autres ont été administrativement suspendus de leurs fonctions en attendant que la justice tranche leurs cas respectifs. Les dernières comparutions en date remontent à la fin de semaine, le maire de Mers El Kébir en compagnie de trois autres élus ont été placés sous contrôle judiciaire après qu'ils aient été auditionnés par le juge d'instruction de la première chambre près le tribunal d'Oran. D'autres élus de la même commune ont été, eux aussi, entendus par le même juge. Le maire de la commune de Sidi Chahmi est en pleins démêlés avec la justice. Son affaire repose essentiellement sur le faux et usage de faux, falsification de documents, conclusion des transactions en violation du Code communal et du Code des marchés publics, malversation et mauvaise gestion des affaires de la municipalité. Les maires d'El Kerma, de Bethioua, de Bousfer ainsi que plusieurs autres sont eux aussi entre les griffes de la justice, ils sont poursuivis pour des chefs d'inculpation liés à la corruption.