Ce choix est la conclusion à laquelle sont arrivés les pontes du renseignement américain. Les Etats-Unis échaudés par l'expérience douloureuse du 11 septembre ont compris que leur campagne menée en solo contre le terrorisme ne peut pas les conduire à bon port dans leur quête incessante des moindres mouvements suspects. C'est pour cette raison qu'ils ont opté pour une nouvelle stratégie qui consiste à associer d'autres acteurs dans la lutte contre ce chancre mondial. L'Algérie a été retenue parmi les pays qui peuvent aider à en venir à bout. En procédant à un remaniement à la tête de la toute-puissante CIA, le président américain George Bush a donné des ordres stricts pour que la nouvelle équipe travaille de concert avec les nouveaux partenaires. L'ancienne ayant montré ses limites quant à sa capacité à détecter et flairer le danger qui menace les intérêts de l'Oncle Sam. A cet effet, le locataire de la Maison-Blanche a signé ce vendredi les décrets exécutifs pour le renforcement des pouvoirs du directeur de la CIA et la création d'un centre national de contre-terrorisme ainsi que le partage des informations entre les différentes agences de renseignement et d'espionnage. Première étape du projet de réforme de tout l'appareil américain du renseignement, ces nouveaux textes viennent en application des recommandations de la commission d'enquête du 11 septembre réclamant dans son rapport des changements majeurs après avoir constaté les défaillances du système du renseignement lors des attaques terroristes du 11 septembre qui avaient fait près de 3000 morts. Pour consolider davantage cette option, le président américain fait siennes les recommandations du rapport établi par les experts en stratégie de lutte contre le terrorisme. Ce rapport préconise la coopération entre les services de renseignement et ceux des pays directement impliqués dans cette lutte, susceptibles d'abriter des réseaux actifs ou dormants. Ainsi des policiers algériens vont être formés aux Etats-Unis qui se sont engagés à apporter leur assistance à l'Algérie dans la lutte contre le crime organisé, dont le terrorisme. M.Tounsi, DG de la Sûreté nationale, s'était rendu en visite de travail du 7 au 14 août à Washington, où il a rencontré des responsables du secrétariat d'Etat américain à la Justice et du FBI. Il est question de l'envoi de formateurs et d'experts américains en Algérie pour des formations ciblées et spécialisées destinées en particulier à la police scientifique. Pour rappel, le président américain avait affirmé, dans un message transmis le mois dernier président Bouteflika, que «les Etats-Unis continuaient à compter sur l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme». Et d'ajouter que le fléau «constitue un domaine clé de la coopération algéro-américaine». L'ambassadeur américain à Alger, en vantant le savoir-faire algérien, avait déclaré en mars dernier que «la contribution de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme a été remarquable». Le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, William Burns a, quant à lui, expliqué la démarche américaine en révélant que «son pays avait accru son assistance à l'Algérie dans sa lutte contre les groupes islamistes armés». Il avait précisé que cette assistance consistait à former des officiers et à fournir des équipements militaires. Le budget de cette assistance était de l'ordre de 700.000 dollars pour l'année 2003.