La situation demeure inquiétante dans plusieurs localités de Boumerdès. Les groupes terroristes profitent de la moindre occasion pour frapper et tentent de soumettre la population à leur diktat. A 45 km à l'est du chef-lieu de la wilaya précitée, précisément aux alentours de Baghlia, sur la route de Dellys, un militaire a trouvé la mort et un autre a été grièvement blessé à la suite d'un accrochage ayant opposé, dans la nuit de vendredi à samedi, un détachement de l'ANP à un groupe terroriste dont le nombre n'a pu être déterminé. Des patrouilles militaires effectuaient cette nuit-là, vers 22h, une opération de reconnaissance non loin du douar de Ben Arous lorsqu'elles furent surprises par des coups de feu nourris d'un groupe terroriste embusqué dans un champ voisin. Un militaire est mort sur le coup alors qu'un autre est blessé aux membres inférieurs. Remis de l'effet de surprise, les militaires ont énergiquement riposté à cette attaque. Mais à la faveur de l'obscurité, les assaillants ont pu prendre la fuite en direction des maquis avoisinants. Cet énième acte ignoble est attribué, selon des informations recoupées, à des éléments de la katiba El Ansar commandée par Abou Bakr Abbas, alias Selmane, originaire de Sidi Daoud, toujours dans la même contrée. Divisée le plus souvent en groupuscules de 4 à 6 éléments, cette faction de l'islamisme armé dresse des faux barrages et opère fréquemment des incursions en zone rurale pour racketter les villageois et renflouer son trésor de guerre. Enlevé par l'un de ces groupuscules, il y a dix jours, à la sortie ouest de Baghlia, un jeune homme de 28 ans a été relâché contre une forte rançon, rapportent nos sources. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un autre groupe terroriste affilié, lui, à katiba El Farouk, sévissant particulièrement dans les monts voisins de Lakhdaria, a fait irruption dans un quartier situé non loin du centre-ville de Chabet El Ameur, à la limite départementale de Boumerdès et Tizi Ouzou. «Payez la dîme (djizia) et déguerpissez», a lancé, rapporte-t-on, le chef du groupe terroriste à l'adresse de nombreux jeunes qui veillaient, ce soir-là, à proximité d'un café. Les terroristes ont racketté plusieurs citoyens. Et avant de quitter les lieux, ils ont réitéré, a-t-on ajouté, leur menace contre ceux qui collaborent avec les représentants de l'Etat, consomment les boissons alcoolisées et dévient des consignes du Gspc. Il est vrai que les hordes islamistes armées n'ont plus, depuis quelques années, un commandement unifié. Elles sont même virtuellement anéanties à la suite des multiples opérations de ratissage de l'ANP. Mais les attentats meurtriers et incursions qu'elles planifient ici et là, pour faire diversion, ravivent de plus en plus les craintes des citoyens.