La grève de deux jours à laquelle a appelé le Cnapest, a été, hier, partiellement suivie à travers le pays. Les chiffres annoncés par le syndicat et les directions locales de l'Education sont contradictoires. A l'ouest du pays, la grève a été très peu suivie, selon le constat des correspondants de presse. Que ce soit à Oran, Mostaganem, Tlemcen, Relizane ou encore à Mascara, Aîn Temouchent, Saïda, Sidi Bel-Abbès, le mot d'ordre de grève a connu un suivi "faible" à "mitigé". Dans certains établissements, les élèves ont rebroussé chemin devant le refus de leurs enseignants à assurer les cours, alors que dans d'autres lycées, des enseignants ont assuré normalement leurs séances contrairement à certains de leurs collègues qui ont débrayé. La grève à laquelle a appelé le Cnapest, pour appuyer des revendications socioprofessionnelles, s'est poursuivie à son deuxième jour, dans certains établissements éducatifs de la wilaya d'Ouargla. Certains enseignants n'ont pas assuré leurs cours dans les établissements du chef-lieu de wilaya, à l'instar des lycées Si Chérif Ali-Mellah, M'barek El-Mili ou El-Khawarizmi, où des taux de suivi mitigés ont été constatés, au moment où plusieurs autres sont entrés en classe et ont dispensé normalement leurs cours. La direction de l'éducation de la wilaya fait état, dans un premier point de situation de la journée, de 357 grévistes dans 31 établissements, parmi un effectif de 5.763 travailleurs (enseignants et administratifs), soit un taux de suivi de 6,19 %, en léger recul (6,37 %) par rapport à la journée de lundi. Dans le centre du pays, le deuxième jour de la grève reconductible déclenchée par le Cnapest a connu une adhésion mitigée d'un cycle scolaire à un autre. A Blida, le débrayage a été suivi de manière mitigé, les élèves ayant, dans certains établissements, eu cours, à l'image de l'école primaire Hessamnia Hamid et celle des Garçons de Zaâbana, au centre-ville. Dans certains lycées, le mot d'ordre a été partiellement suivi. Au lycée Mohamed Mahi, une liste des enseignants grévistes a été affichée à l'entrée de l'établissement afin d'éclairer les élèves concernés. Quant au lycée technique Malek Bennabi de Mouzaia, les élèves des classes de la troisième année secondaire n'ont pas été touchés par ce débrayage, alors que ceux des classes des première et deuxième années ont été contraints de rebrousser chemin. Dans la wilaya de Chlef, le taux de suivi de la grève a été aussi mitigé. Au lycée El Ouancharissi, au centre-ville, les enseignants ayant plusieurs années d'ancienneté ont répondu favorablement au mot d'ordre, contrairement aux nouveaux qui ont, plutôt, opté pour le travail, a-t-on constaté. Même constat au lycée Bounâama Djilali, où une partie des enseignants ont observé un arrêt de travail, tandis que d'autres ont assuré les cours de façon normale. Dans le cycle primaire, le suivi de la grève a été "faible", à l'image de l'école Chahid Sahnine où les cours ont été assurés de manière ordinaire. Quant au cycle moyen, le suivi a été moins important que dans le secondaire, notamment au CEM Ben Tayeb El Hadj, au nord de la ville. Sur le même registre, le mot d'ordre de grève a été peu suivi dans le cycle moyen, à Constantine, mais relativement respecté dans le palier secondaire, a-t-on constaté. Contacté par l'APS, le directeur de l'éducation, soulignant le fonctionnement à "100 %" des écoles primaires, a fait savoir que sur les 4.040 enseignants du moyen, 139 n'ont pas rejoint leurs classes, soit un taux de 3 %. Dans les lycées, le mouvement a été davantage suivi, puisque sur les 2.683 professeurs affectés au cycle secondaire, 838 sont en grève, soit un taux de 31 %, selon ce responsable qui a précisé que le taux de suivi global est de 8,86 %.
Mesguem Medjadi : C'est une grève illimitée non déclarée Contacté hier, par nos soins, pour donner son avis sur cette grève, Mesguem Medjadi, inspecteur général au ministère, a précisé que le " CANAPEST a déclaré une grève renouvelée chaque jour. A mon sens c'est une grève illimitée non déclaré. Donc, je pense qu'il y a un manque de transparence dans cette déclaration ". En ce qui concerne les revendications des syndicats, Mesguem Medjadi , dira que " la prime du Sud relève de plusieurs secteurs et ne relève pas uniquement de l'éducation, mais n'empêche, madame la ministre prend les dispositions pour reposer cette question à qui de droit ". A propos de la réunion d'aujourd'hui qui regroupera les syndicats et le ministère de l'éducation, Mesguem Medjadi dira : " nous allons demander aux responsables des syndicats de nous proposer des représentants pour amorcer la réflexion sur la procédure à développer pour recouvrir le statut ".