Le retrait du permis de conduire sera systématique dans 26 cas de transgression flagrante de la nouvelle loi. Les contrevenants au code de la route seront désormais soumis à de lourdes sanctions par la nouvelle loi et les chauffards seront comptables de leurs méfaits. Les pouvoirs publics comptent mettre en place un dispositif des plus drastiques à travers la révision de la loi 01/14 du mois d'août 2001, relative à la police de régulation de la circulation routière qui sera soumise à débat à l'APN lors de la prochaine session parlementaire. Le projet préliminaire amendant et complétant cette loi vise à sanctionner les conducteurs irrespectueux du code de la route à travers la mise en fourrière des voitures, le retrait immédiat du permis de conduire en élargissant la liste des cas de retrait de permis de 15 à 26, dont l'utilisation du portable au volant. Les amendes seront revues à la hausse. En cas de conduite en état d'ébriété ou d'excès de vitesse, les récalcitrants seront assujettis à des amendes de 10.000 à 100.000 DA. Concernant les routes, le projet de loi prévoit une amende de 50.000 à 150.000 DA, avec une peine allant de deux à six mois de prison ferme, pour toute personne qui aménage un ralentisseur en travers de la route sans l'autorisation du wali. La circulation sur la bande d'arrêt d'urgence est punie par un retrait immédiat du permis ainsi que le paiement d'une amende variant de 800 à 1500 DA. Ces amendements entrent dans le cadre des dispositions préventives et mesures coercitives pour juguler les accidents de la route. Les routes sont devenues une véritable hécatombe à ciel ouvert. Selon les statistiques établies par les services relevant du ministère de tutelle, notre pays détient le macabre record des accidents de la route avec un risque qui dépasse 25 fois celui des pays scandinaves et 12 fois celui enregistré en Italie. 85% des sinistres sont dus essentiellement au facteur humain. En outre, les effets pervers d'une telle tragédie se chiffrent en sommes colossales. 69 milliards de dinars, soit 1,5% du PIB. Au ministère, on précise que ces nouvelles dispositions ont pour objectif la mise en place des mécanismes juridiques réglementaires et organisationnels pour mieux lutter contre ce fléau. D'autant qu'il a été constaté un certain nombre de dysfonctionnements ou de faiblesses du système actuel, notamment en matière de recouvrement des contraventions. Le taux de recouvrement actuel est de l'ordre de 4,4% faute de poursuites judiciaires dont l'inconséquence a engendré l'impunité. Un facteur qui renforce les travers de cet état d'anarchie. Le nombre effarant d'accidents de la circulation routière, selon le bilan de la gendarmerie, enregistré à l'échelle nationale de janvier à juillet derniers s'élève à 8639 faisant 730 morts et 15.707 blessés. 43.277 accidents de la circulation ont été enregistrés l'année dernière faisant 4343 morts et 63 699 blessés. Parmi ces derniers, 300 sont devenus handicapés à vie. Leur prise en charge coûte plus de 35 milliards de dinars par an. Les infractions au code de la route sont les principales causes de cette hausse vertigineuse des sinistres tels l'excès de vitesse, les dépassements dangereux , les queues de poisson, le non-respect de la distance réglementaire, les arrêts inopinés, la conduite en état d'ébriété, et la liste est longue. Les innovations prévoient de doter les camions transportant les conteneurs, au nombre de 17.000, du système de sécurité «Twist look». A ce propos, le directeur adjoint chargé du transport urbain et de la circulation routière au ministère des Transports, a indiqué que «la fixation des conteneurs sur les camions sera obligatoire et en cas de non-respect des normes internationales, le permis de conduire sera retiré immédiatement au conducteur et le véhicule sera mis en fourrière». Il est également question, ajoute le responsable de la mise en place d'un mécanisme pour garantir le contrôle périodique de véhicules, au niveau de 111 agences privées de contrôle technique agréées par le ministère. L'opération de contrôle technique concernera, à partir de la fin de l'année en cours, tous les véhicules, y compris ceux à vocation touristique. Actuellement, seul le transport public, dont le parc est de l'ordre de 750.000 véhicules sur 3,2 millions au niveau national est concerné par cette opération. Par ailleurs, les campagnes de sensibilisation et de prévention coûtent la bagatelle de 4 milliards de dinars.