Les premiers contrecoups sont déjà constatés sur le terrain. La lenteur du traitement des recours, le mécontentement des nouveaux bacheliers et la grogne des enseignants sont autant de facteurs qui risquent de perturber la rentrée. L'université algérienne n'en finit pas de vivre une débandade sans précédent. L'opération des recours qui a pris fin officiellement avant-hier, n'a pas pu mettre un terme à toutes les réclamations des nouveaux bacheliers. Le retard accusé dans la phase des affectations (la période des inscriptions) se fait sentir avec acuité. Les premiers contrecoups sont déjà constatables. Nombre d'universitaires slaloment encore entre les barrières bureaucratiques des administrations universitaires pour se renseigner sur les suites réservées à leurs recours. Les administrations, complètement déroutées, leur ont signifié d'attendre. Jusqu'à quand? S'achemine-t-on vers l'élargissement du délai des recours? Si une telle situation venait à se produire, ce serait contradictoire aux déclarations des cadres de la tutelle, à leur tête le premier responsable, M.Harraoubia, qui avait promis le respect du calendrier des étapes préparatoires à la rentrée universitaire. Un autre point noir, ce sont les voix qui s'élèvent à l'intérieur même des rectorats pour mettre en évidence «les erreurs administratives», dont sont victimes les étudiants. Dès lors, le constat prend toute sa signification du moment que les anomalies ont été déballées au grand jour par ceux qui en sont à l'origine. Ainsi, en plus des tracasseries des recours qui, apparemment, sont parties pour durer, il est fort à craindre que ce couac en provoquerait d'autres. Car, la prorogation de la date des recours au-delà du calendrier initialement fixé, donnera inévitablement lieu à un chamboulement de l'agenda des inscriptions finales. Même après s'être inscrit, le bachelier n'est pas sûr de trouver une place pédagogique, compte tenu de l'énorme déficit enregistré sur ce plan dans toutes les universités du pays. Le flou qui entoure cette rentrée universitaire la rend de plus en plus incertaine. Selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Enseignement supérieur, la filière des sciences humaines est la plus exposée à cette cacophonie. Vu leur difficile accessibilité, les filières scientifiques sont moins saturées. L'autre aspect qui a fait sortir les nouveaux bacheliers de leurs gonds, a trait aux affectations «hasardeuses des commissions pédagogiques». En fait, plusieurs étudiants ont été destinataires de convocations les priant de s'inscrire dans des universités loin de leur lieu de résidence, alors que les branches demandées sont disponibles là où ils sont établis. A ce magma en effervescence, vient se greffer la menace du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) d'enclencher un débrayage dès la reprise des cours. Ils revendiquent l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Des turbulences à l'horizon...