Entre Amar Saâdani et Louisa Hanoune c'est le clash Les élus des deux partis ne vont pas ménager l'institution parlementaire de cette controverse. Bien au contraire, les débats sur les projets de loi seront l'occasion pour les deux adversaires de régler leurs comptes. Une session pas comme les autres. La session parlementaire de printemps, qui débutera à partir de demain, s'annonce très chaude. Intervenant dans une conjoncture politique assez critique, elle pourra être le théâtre d'une véritable confrontation. Premier élément, la polémique qui enfle entre le FLN et le Parti des travailleurs. Entre Louisa Hanoune et Amar Saâdani c'est le clash ces derniers temps. Ces deux leaders politiques se livrent à une guerre par une presse interposée sans précédent. L'un attaque, l'autre riposte. Les élus des deux Partis ne vont pas ménager l'institution parlementaire de cette controverse. Bien au contraire, les débats sur les projets de loi seront l'occasion pour les deux adversaires de régler leurs comptes. Le FLN et le PT vont certainement échanger des tirs croisés en tenant pour témoins l'opinion publique. La tension a monté d'un cran entre les deux courants politiques en occupant l'actualité nationale. Depuis quelques jours, on assiste à un feuilleton des accusations de part et d'autre. La secrétaire générale du PT est allée jusqu'à interpeller le président de la République. «Il est de la responsabilité du président de la République d'intervenir pour mettre fin à ces dérives», a -t- elle martelé vendredi dernier lors de l'ouverture des travaux de la réunion de la commission nationale des élus au Centre national d'études et de recherches syndicales à Alger. La dame du PT a rappelé à Saâdani «qu'elle n'est pas, contrairement à lui, poursuivie par la justice pour des affaires de pillage, de détournement de terres agricoles et de dilapidation de biens publics». La réponse de Mme Hanoune est intervenue trois jours après l'attaque du secrétaire général du FLN. Amar Saâdani qui avait animé un meeting à Annaba à l'occasion du 44e anniversaire de l'Ugta n'a pas trouvé mieux que de tirer à boulets rouges contre Louisa Hanoune. «Son parti (PT) n'est pas constitutionnel, car il ne représente qu'un groupe. Louisa Hanoune n'est pas démocrate et ne croit pas à l'alternance, puisqu'elle est à la tête de son parti depuis sa création en 1990. Son projet est trotskiste et ne répond pas aux aspirations du peuple algérien en général et travailleurs en particulier. Son programme se limite exclusivement à la critique de l'Otan, Temmar, Chakib Khelil et ArcelorMittal Algérie», avait affirmé le chef de file du parti majoritaire. Ce dernier ne va pas s'arrêter là, il va actionner ses relais, notamment les élus qui lui sont proches pour agacer davantage le PT. Il faudrait s'attendre à des débats houleux au sein de l'APN. Le président Larbi Ould Khelifa sera devant une situation embarrassante. Ce dernier aura du mal à maîtriser les états d'âme. Deuxième élément, les partis de l'opposition seront également sur la défensive. Après ce qui s'est passé le 24 février dernier, les partis de l'opposition vont certainement charger la coalition de critique. L'interdiction de la rencontre du pôle de l'opposition et de la marche prévue le 24 février sont de nouvelles donnes qui exacerbent les tensions entre les partis du pouvoir et ceux de l'opposition. Ces derniers attendent avec impatience le projet de révision de la Constitution pour se venger. Un autre élément à ne pas ignorer est que la précédente session s'est clôturée sur fond de tension. Plusieurs partis ont boycotté la séance d'adoption du projet de loi sur la lutte contre la corruption et le blanchiment d'argent qui a été programmée à la dernière minute. Les partis contestataires ont même accusé le président Larbi Ould Khelifa d'«outrage au règlement de l'APN».