Les députés étaient partagés dans leurs appréciations du projet d'amendement du Code pénal Alors que de nombreux députés ont exprimé leur satisfaction quant à la protection de la femme, d'autres ont vu dans ces amendements une manière de pousser les femmes à se révolter... Certains sont pour d'autres contre. Les sanctions apportées dans le Code pénal concernant les violences à l'égard des femmes ne font pas l'unanimité au sein de l'APN. Les députés étaient partagés dans leurs appréciations du projet d'amendement du Code pénal. Alors que de nombreux députés ont exprimé leur satisfaction quant à la protection de la femme d'autres voient en ces articles une manière de pousser les femmes, à se révolter, ce qui constitue une menace pour la stabilité et la cohésion de la famille. La question relative à la réconciliation a été le point de discorde. Plusieurs intervenants ont rejeté cet article sous prétexte qu'il expose la femme à des pressions de son entourage. «L'introduction de l'article sur la réconciliation expose la femme à des pressions de la part de son entourage», a estimé Djeloul Djoudi, lors de son intervention. Un avis partagé par plusieurs femmes députées. «La femme victime de la violence est exposée davantage à des pressions»,a affirmé Ghania Dalia, députée du FLN qui soutient que l'absence d'impunité peut pousser le conjoint à récidiver. «Connaissant notre culture, la femme risque de subir de fortes pressions de son entourage pour retirer sa plainte», a soutenu, de son côté, Samira Kerkouche, membre de la commission juridique. Cette élue du FLN estime qu'il faut ouvrir des centres d'accueil pour porter aide aux femmes battues et les sensibiliser avant d'aller vers les moyens dissuasifs. Cette élue préconise le retour à l'ancien système où l'assistance sociale était au niveau des APC et portait aide aux femmes aux foyers qui souffraient en silence. «Il faut qu'il y ait des intermédiaires au niveau des tribunaux de première instance, avant de passer aux sanctions pour tenter de réconcilier entre les conjoints et sauver le foyer», a-t-elle proposé. La députée du PT, Nadia Chouittem, a salué le projet en question qui assure une protection pour la femme tout en soulevant la question de fond, à savoir, la femme qui reste mineure dans le Code de la famille. Selon elle, il y a des contradictions dans ce projet de loi. «Le statut de la femme n'est pas encore reconnu et le Code de la famille est en contradiction avec la Constitution qui consacre l'égalité des sexes», a-t-elle insisté en guise de rappel. Se référant aux chiffres de la Gendarmerie nationale, la représentante du PT juge qu'on ne peut pas se taire sur les violences contre les femmes en précisant que seuls 5% des plaintes sont déposées au niveau de la justice. La députée de l'Alliance verte, Fatma-Zahra Bounabe, a averti quant aux conséquences de ce projet de loi sur la cohésion familiale. «Nous craignons que ce projet de loi va mener à la destruction de la famille algérienne, en encourageant les femmes à ester en justice leur conjoint même en cas de violence verbale», a-t-elle affirmé. Un avis fortement partagé par les islamistes. D'autres élus ont reproché l'absence d'articles dans le projet de loi qui concerne les violences à l'égard des hommes. «Ce projet de loi porte toutes les sanctions contre le conjoint alors que le comportement risque d'être une réaction à la provocation de la femme», a expliqué Salah Eddine Dakhal, député RND. Le député Bakir Kara, de la même formation, a déploré l'absence de sanction contre les femmes qui exercent des pressions contre leur conjoint. Enfin, il faut relever que les hommes risquent désormais de graves sanctions en cas de violence verbale ou physique à l'égard des femmes. Le projet en question prévoit des sanctions allant de six mois jusqu'à 10 ans de prison avec des amendes estimées de 20.000 jusqu'à 100.000 DA.