Le ministre du Commerce a demandé aux producteurs de se remettre à niveau pour assurer un produit de qualité, à un prix concurrentiel et surtout en quantité suffisante. Après ses sorties très menaçantes contre les importateurs, Amara Benyounès est revenu à de meilleurs sentiments. Le ministre du Commerce qui présidait, hier à la Safex, une rencontre avec l'Ugta et les associations patronales, a tenu un discours des plus rassurants aux importateurs. «Les licences d'importations, dont le projet de loi sera soumis au Parlement et au Sénat lors de cette session d'automne, ne concerneront que les produits qui ont un équivalent algérien», a assuré le ministre du Commerce avant de réitérer qu'il n'avait pas l'intention de toucher au fondement de la liberté de commerce. «Soyez rassurés, nous n'allons pas revenir à la période des années 1970. Nous sommes pour la liberté du commerce et la liberté du choix des produits dans lesquels les commerçants veulent traiter...», garantit-il en soulignant que les licences d'importation auront pour but de réguler le commerce extérieur de l'Algérie. Remettre de l'ordre quoi! «Les importateurs qui n'ont rien à cacher n'ont aucune raison d'avoir peur de ces licences d'importation. Elles ne seront aucunement discriminatoires et seront totalement transparentes», atteste-t-il. «C'est-à-dire elles ne seront pas limitées quantitativement pour laisser la chance à tous les importateurs de ramener tel ou tel produit, et se feront dans la transparence la plus totale avec des avis d'appels d'offres publics dont les résultats seront également publics», explique-t-il. «En plus, nous allons utiliser des licences reconnues par l'OMC donc il n'y a aucune crainte sur le fait qu'elles ne s'appliquent pas aux règles internationales du commerce», poursuit le ministre qui révèle qu'il y aura aussi des licences d'exportation qui toucheront principalement les matières premières qui ne sont pas produites suffisamment en Algérie telle que le corail et le liège. Néanmoins, Amara Benyounès qui semble conscient que la re-«bureaucratisation» du commerce extérieur avec ces licences à la paperasse interminable risque de provoquer des pénuries pour les produits concernés, a tancé les producteurs en les appelant à se remettre à niveau. «Et surtout faire que le produits soient disponibles en quantité suffisante», a-t-il insisté. «Il y a trois règles que vous devez respecter pour assurer la relance effective du produit local. Ce que vous produisez doit être de qualité avoisinant les standards internationaux, son prix doit être concurrentiel mais surtout il doit être disponible en quantité suffisante», soutient-il avant de rappeler la disponibilité de l'Etat à les accompagner pour réussir ce pari. «Nous allons vous faciliter les choses et vous accompagner en protégeant la production nationale. Mais vous devez savoir que cette protection ne sera pas éternelle. Il faudra un jour ou l'autre réouvrir complètement le marché. Profitez de cette période transitoire pour vous remettre à niveau», réplique-t-il sèchement! Après ce petit «savon» collectif, Amara Benyounès a rappelé les mesures qui seront prises pour relancer le «made in Algeria». «On compte sensibiliser en lançant une campagne de sensibilisation dans les 15 prochains jours pour inciter les Algériens à consommer local», fait-il savoir. «On va aussi sensibiliser les commerçants afin qu'ils exposent mieux le produit local mais les producteurs doivent aussi proposer des produits en quantité suffisante, de bonne qualité à des prix concurrentiels», rétorque-t-il. «Tout ce beau monde doit comprendre que consommer un produit local, c'est créer un emploi en Algérie», esquisse-t-il tout fier. Certes cette campagne de sensibilisation c'est bien. Mais elle a besoin d'un moteur pour la booster. Et ce moteur qui est le crédit à la consommation tarde à être livré. «On est encore en discussion avec le ministère de l'Industrie et nos partenaires économiques pour fixer les règles de relance du crédit à la consommation», avoue-t-il. Pour consommer algérien il faut donc avoir de l'argent, avec la crise actuelle c'est cet élément qui manque à l'équation Benyounès... Il sera soumis au Premier ministre la semaine prochaine Une Journée nationale de la consommation «made in Bladi» Une nouvelle Journée nationale va venir s'ajouter au calendrier déjà bien chargé! Le ministre du Commerce Amara Benyounès a fait savoir, hier à la Safex, lors d'une rencontre avec l'Ugta et les associations patronales, qu'une Journée nationale de la consommation locale sera prochainement lancée. «On va discuter du projet avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, la semaine prochaine lors du Conseil du gouvernement», a souligné le ministre du Commerce.