Le ministre brésilien de la Justice, José Eduardo Cardozo, a déclaré samedi qu'il n'y avait "aucun fait, ni indice" qui puisse mener à une enquête sur la présidente Dilma Rousseff dans le cadre du scandale de corruption qui frappe le géant Petrobras. Dans une conférence de presse à Sao Paulo (sud), le ministre a affirmé souhaiter mettre les points sur les "i" après que certaines versions de presse "erronées" eurent indiqué qu'une demande d'enquête du parquet contre Mme Rousseff avait "été rejetée" par la Cour suprême parce qu'elle est protégée par son mandat. Son nom n'est jamais apparu et "il n'y a rien qui ait été rejeté au sujet de la présidente, puisqu'il n'y a ni fait, ni même indice contre elle" dans le dossier, a affirmé le ministre. Il a dit cependant que pour d'autres personnalités citées dans le rapport du procureur "il y avait des faits", mais "insuffisants pour mériter l'ouverture d'une enquête", selon la Cour suprême. Le ministre de la justice a refusé catégoriquement de citer des noms. Mais le rapport cite notamment le cas du sénateur social-démocrate Aecio Neves, du PSDB, leader de l'opposition et candidat malheureux face à Rousseff à la présidentielle d'octobre. C'est la cas aussi de trois autres sénateurs et députés du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir et du PMDB (membre de la coalition au pouvoir). Après une journée de tensions dans les milieux politiques de la capitale Brasilia, la liste des personnes suspectées d'avoir participé au réseau de corruption est tombée vendredi soir: 49 hommes politiques sont cités, dont 12 sénateurs et 22 députés en cours de mandat, issus de cinq partis dont trois de la coalition gouvernementale.