L'envoyé spécial de l'ONU, en charge du conflit sahraoui, en tournée au Maghreb. Le dossier du Sahara Occidental occupe de nouveau l'actualité. A quelques semaines de l'achèvement du mandat de la Minurso au Sahara occidental, le représentant du secrétaire général de l'ONU, le Péruvien Alvaro de Soto effectue, les 6 et 7 septembre courant, sa première visite dans les pays du Maghreb, engagés dans le conflit au Sahara occidental. La première escale du périple de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental est le royaume chérifien où il a été reçu, hier par le roi Mohamed VI et de hauts responsables marocains. Déjà, à la veille de cette visite, les médias marocains proches du royaume, voulant fausser les débats, évoquaient un plan de paix favorisant la fameuse «troisième voie», à savoir l'intégration du Sahara occidental dans le cadre du Maroc. Une approche rejetée dans la forme et dans le fond aussi bien par les responsables sahraouis que par l'Algérie qui considèrent que seul un référendum d'autodétermination au Sahara occidental est à même de consacrer le droit du peuple sahraoui à disposer de sa liberté. Côté algérien, les choses sont claires : le plan Baker est toujours d‘actualité et l'Algérie n'est pas partie prenante du conflit, comme l'ont si bien exprimé les responsables algériens à l'occasion de la visite en Algérie du chef de la diplomatie française, Michel Barnier et du président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero. Une vision qui sera réitérée quelques jours plus tard dans le message adressé par le président Abdelaziz Bouteflika au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Une position de principe basée sur le respect de la volonté des Sahraouis à se prendre en charge en dehors de toute tutelle. La tournée de De Soto dans la région, dont l'objectif est de relancer les consultations avec le Maroc et le Sahara occidental, est aussi une opportunité pour rencontrer les responsables algériens et mauritaniens. Le diplomate péruvien sera ensuite reçu par les dirigeants sahraouis, le 12 septembre. Avant de se rendre à Alger et à Nouakchott en Mauritanie. Des éléments d'information utiles pour le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, qui doit présenter en octobre prochain un rapport au Conseil de sécurité sur la situation au Sahara occidental. Le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) expire fin octobre. C'est ce qui justifierait la course contre la montre entamée depuis quelques mois dans les principales capitales maghrébines par les Américains, les Français et les Espagnols. L'objectif étant de parvenir à un accord politique entre les parties en conflit, en plus du maintien du plan Baker. Par ailleurs, la proposition de «dialogue direct entre Alger et Rabat» autour du dossier sahraoui, prônée par le quai d'Orsay et Madrid est nulle et non avenue, car l'essence du conflit étant un problème de décolonisation et ne concerne que les deux parties en conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario.