Après s'être rendu au Maroc le 6 septembre, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Alvaro de Soto, reprendra aujourd'hui son périple diplomatique dans la région du Maghreb avec une rencontre avec les responsables de Front Polisario, l'autre partie au conflit. Celle-ci aura lieu dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf. Le successeur à ce poste de James Baker a dû momentanément interrompre sa tournée pour des raisons de calendrier liées à l'absence du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, en déplacement au Burkina Faso où il a pris part au sommet de l'Union africaine. Le nouvau responsable du dossier sahraoui auprès de l'ONU devra s'entretenir avec les dirigeants du Polisario avant de se rendre dans les jours suivants à Alger puis à Nouakchott dans le cadre de la série de concertations qu'il a lancé, autour du règlement du conflit du Sahara-Occidental. Même si l'émissaire onusien s'est contenté de dire que la rencontre, lundi dernier, avec le souverain marocain Mohammed VI n'était qu'une simple « prise de contact », le Front Polisario, qui redoute une tentative d'enterrer le plan Baker, a tenu hier à préciser par le biais d'une déclaration publique son attachement au « cadre défini par les résolutions 1495 et 1541 du Conseil de sécurité pour le règlement du conflit sahraoui ». La mission du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Alvaro de Soto, « ne peut sortir de ce cadre », a déclaré Mohammed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique, rejetant « toute tentative visant à sortir le problème du Sahara-Occidental de son cadre de décolonisation » et réitérant « le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance ». Le Front Polisario a de nouveau exprimé « sa disponibilité à continuer à collaborer avec les Nations unies pour la mise en application de ses résolutions », préconisant « le plan de paix de M. Baker, en tant que solution politique optimale au conflit ». Cette déclaration est venue en réponse aux propos tenus par Mohamed VI qui a plaidé, une nouvelle fois, pour « une solution politique négociée dans le cadre de la souveraineté du royaume et de son intégrité territoriale ». C'est sur la base des conclusions de la tournée diplomatique de son envoyé spécial dans la région que Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, élaborera le rapport qu'il présentera sur la question du Sahara-Occidental au Conseil de sécurité avant la fin octobre. C'est à cette date qu'arrivera à échéance le mandat de six mois de la Minurso.