Les jeunes promoteurs appellent le président de la République à intervenir. Les jeunes promoteurs dans le cadre Ansej, Cnac et Angem ont tenu une grande réunion hier matin au niveau de la grande Maison de la culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou après avoir réussi à se rassembler dans une association. La rencontre qui avait pour objectif principal de débattre des voies et moyens adéquats pour faire face à la campagne de saisie des biens acquis par les jeunes dans le cadre de ces dispositifs a été l'occasion de lancer un appel au président de la République afin d'intervenir pour arrêter cette campagne que les jeunes ont qualifiée de lynchage. Pour eux, les jeunes promoteurs ne devraient pas payer les frais d'une politique d'emploi qui a échoué ni même payer la facture de la politique d'austérité décidée après la chute des prix du pétrole. Le responsable de l'association, à la tribune, affirmait que les promoteurs n'ont trouvé que ce cadre associatif pour faire face à la campagne de saisie des biens acquis dans le cadre de ces dispositifs menés par les banques qui ne semblent guère prendre en compte les difficultés rencontrées par les jeunes sur le terrain, qui entravent la réussite des projets. Cette campagne féroce est menée sur le terrain par des huissiers dont certains sont accusés de harceler les promoteurs endettés. Toujours dans le même ordre d'idées, l'orateur expliquait que les banques agissaient illégalement car les ordres de saisie ont un délai de six mois alors que des jeunes sont harcelés depuis plus d'une année. De son côté, le secrétaire général de l'association a réaffirmé que les jeunes ne demandent pas l'effacement de leurs dettes mais plutôt que l'Etat assume ses responsabilités dans cet échec. Aussi, hier, les initiateurs ont mis à profit la rencontre pour écouter et surtout permettre la rencontre des jeunes en difficultés pour une prise en charge efficiente de leurs doléances, des doléances que notre interlocuteur nous a résumées dans deux points importants. Selon lui, la création de l'association est un moyen de faire face collectivement à la campagne féroce de saisie des biens menée par les banques et les dispositifs Ansej, Cnac et Angem. Ce cadre de rencontre, ajoute notre interlocuteur, vise aussi à permettre la convergence des énergies à même de s'entraider pour affronter les difficultés auxquelles font face les jeunes endettés jusqu'au cou. A l'écoute des intervenants, le constat est vite fait. Ces jeunes souffrent. Après le rêve, la réalité est amère. Certains ont témoigné qu'ils travaillent dans les chantiers comme manoeuvres pour pouvoir payer les impôts de leurs entreprises à l'arrêt. D'autres ont dû vendre le matériel à des prix dérisoires pour rembourser des dettes bancaires. C'est le gouffre. Toutefois, il est à signaler que ces dispositifs ont sauvé des milliers de jeunes du désespoir. Avant leur création, la possibilité de créer sa propre entreprise ne faisait même pas partie des rêves des jeunes. Ce n'est qu'après que des jeunes aient entrevu une lueur d'espoir, un espoir qui se transforme généralement en cauchemar à cause des lenteurs bureaucratiques et la difficulté du terrain qui n'est guère propice à l'investissement. Ainsi, avec la création de cette association, beaucoup espèrent qu'un dialogue serein et efficace sera engagé entre les jeunes et les responsables à tous les niveaux de la machine bureaucratique sourde, aveugle et surtout insensible.