La Cnddc a appelé à une marche aujourd'hui à Ouargla en solidarité avec les habitants de In Salah. Des chefs de parti y prendront part. Le motif de la solidarité avancé sonne trop «politique». Après plus de trois mois, les antigaz de schiste sont toujours en forme. «La question est trop sensible pour être prise à la légère, laisse-t-on entendre de l'intérieur du mouvement. En effet, malgré les assurances du gouvernement, les promesses du président et les critiques et autres provocations de certains partis politiques, les manifestations contre l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste maintiennent toujours leur souffle. Gagnant du terrain, la manifestation va se poursuivre cette-fois-ci à Ouargla où «une grande marche», assurent les organisateurs dans leurs déclarations faites à des confrères, serait organisée aujourd'hui. Néanmoins, la contestation, en changeant de centre de gravité, change aussi d'enjeux. L'exploitation du gaz de schiste qui était à l'origine de son déclenchement à In Salah ne semble plus être le mobile de ce rassemblement auquel a appelé la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (Cnddc). Après les partis politiques qui, en tentant de se solidariser avec les populations de In Salah, ont réussi à donner un cachet politique à ce mouvement, vient la Cnddc. La situation semble prendre ainsi une autre tournure et la marche prévue aujourd'hui n'échappe pas à cette nouvelle donne: la politisation effective de la contestation antigaz de schiste. En effet, la marche d'aujourd'hui est initiée à l'appel de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs et verra la participation même des partis politiques, notamment ceux qui composent de la Cnltd. Des chefs de partis d'opposition, dont Soufiane Djilali, Mohamed Douibi, Ahmed Benbitour, etc., ont déjà annoncé leur participation a cette marche. Visant initialement à marquer la solidarité des habitants de Ouargla avec ceux de In Salah, la marche d'aujourd'hui aura finalement été une opportunité pour les Ourglis de crier leur ras-le bol et de déverser leur colère sur les responsables locaux et nationaux qui, 50 ans après l'indépendance, laissent toujours le Sud algérien à l'abandon. «Tout le monde à Ouargla veut crier sa colère et sa rage contre la discrimination et le régionalisme de l'Etat», affirment de potentiels participants à cette marche. Les slogans ayant été brandis par les manifestants de Ouargla au cours d'un rassemblement organisé le jeudi attestent, on ne peut plus solennellement, de l'indignation des chômeurs du Sud et de leur colère. «Le peuple veut la fin du chômage», «Halte à l'hypocrisie et aux mensonges, nous voulons nos droits», «Où sont les richesses nationales?», sont entre autres les mots d'ordre qu'ils ont portés Alors, que cache en vérité le mouvement qui agite le sud du pays?