A In Ghar, à 60 km d'In Salah, les animateurs de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) ont été longtemps retenus par les gendarmes. Ils n'ont pu rejoindre In Salah qu'hier soir. In Salah attendait, hier, les représentants de l'opposition, qui devaient arriver d'Adrar en début d'après-midi pour rencontrer les délégués de la société civile. Les animateurs de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) ont enfin pu rejoindre la ville, hier soir, après avoir été longuement retenus par les gendarmes au niveau de la daïra d'In Ghar, à 60 km d'In Salah. Et même si les protestataires avaient annoncé, dès le début, s'opposer à toute politisation ou «manipulation» de leur mouvement, il semblerait que l'embargo politique du gouvernement sur cette contestation et les événements de la dernière semaine aient convaincu les antigaz de schiste de recevoir l'opposition à Sahat Somoud. Sur cette esplanade emblématique – que les manifestants refusent de quitter avant l'arrêt de l'exploration du gaz de schiste et l'annulation de la fracturation hydraulique – les avis divergent à propos de la nécessité de lever les sit-in à Somoud 1 et Somoud 2. Les avis convergent, par contre, à propos des nouvelles méthodes et passerelles pour faire aboutir la demande de moratoire et permettre à la cause de triompher. Hier matin, parallèlement au rassemblement des femmes, une marche symbolique de plusieurs dizaines de jeunes a eu lieu, alors que la vie reprenait son cours dans les écoles et certaines administrations. Marche à Ouargla le 14 mars Dans l'autre bastion du mouvement antigaz de schiste, on ne baisse pas les bras, bien au contraire. Quand In Salah sombrait dans l'émeute, le cœur de Ouargla palpitait et les militants ont tout de suite réagi par une intensification des regroupements et des conférences-débats. Le Front contre le gaz de schiste – collectif rassemblant les différentes associations et personnalités opposées à ce projet – a d'ailleurs appelé, ce week-end, à une grande manifestation le 14 mars. Le collectif de Ouargla promet des surprises samedi prochain, lors de cette commémoration. «C'est avec une grande émotion que nous allons fêter cette date emblématique des chômeurs, où le Sud a unifié ses revendications pour un emploi digne pour la première fois. Nous la dédions à In Salah et à toute l'Algérie qui militent», affirme Tahar Belabes, leader du mouvement des chômeurs, dont la boussole ne perd ni le sud ni le nord et appelle toute l'Algérie à manifester, le 14 mars, pour «exiger du gouvernement d'opter pour une bonne gouvernance et renforcer l'unité nationale», lit-on dans un communiqué rendu public cette semaine. Le collectif de Tamanrasset refuse d'abdiquer A Tamanrasset, les voix opposées au gaz de schiste se sont élevées, hier, à la faveur d'un sit-in observé sur le perron de la Maison de la culture de la ville et sur la grande esplanade y attenant. Plusieurs centaines de militants, essentiellement des employés des administrations et institutions publiques, ont pris part à cette action initiée par le collectif des citoyens antigaz de schiste de l'Ahaggar, en collaboration avec l'organisation non agréée Mafrat. Les manifestants, dont plusieurs femmes qui ont décidé de célébrer leur Journée internationale au rythme de la contestation, ont, encore une fois, affiché leur détermination à faire valoir leur revendication, rejetant en bloc le projet d'exploration et d'exploitation des ressources schisteuses en Algérie. Cette action, explique un membre du collectif, sonne comme une réponse à ceux qui œuvrent pour que ce mouvement s'essouffle, après 68 jours de résistance et de protestation pacifiques.