«Benjamin Stora, Hervé Bourges, Alexandre Adler et bien d'autres intellectuels y sont invités.» Accros de lecture, passionnés de littérature, avides de savoir...vont, tous, sans exception aucune, pouvoir, durant dix jours, se mettre au diapason du Salon international du livre d'Alger qui a ouvert ses portes, hier, au Palais des expositions à Alger, par le président du Conseil de la nation, M.Abdelkader Bensalah. Etant en déplacement en Afrique, le président de la République, prévu, comme le stipule la tradition protocolaire, pour l'ouverture officielle, a laissé donc, au second homme de l'Etat le soin d'inaugurer cette manifestation culturelle dont la notoriété prend, au fil des années, plus d'envergure. Accompagné par l'écrivaine Ahlam Mostaghanemi ainsi que d'un bon nombre de ministres et autres personnalités politiques, dont l'ancien Premier ministre, Smaïl Hamdani, Abdelkader Bensalah a visité les deux principaux pavillons où sont installés les éditeurs nationaux et étrangers. Une prise de contact qui, semble-t-il, a permis au président de la chambre haute du Parlement de prendre le pouls de la situation actuelle de l'édition nationale. Si cette neuvième édition du Sila, à laquelle participeront 587 maisons d'édition mais aussi une foule d'intellectuels de renommée mondiale, témoigne de la volonté des pouvoirs publics à pérenniser l'événement - le Salon a été interrompu pendant quatorze années - son mérite est aussi de faire sortir le pays de l'ornière. Côté Salon, l'on note à ce propos une participation en perpétuelle croissance. Parmi le nombre d'éditeurs précités, 224 viennent des pays arabes, 42 sont des maisons européennes, une américaine et enfin, bien sûr, 91 nationaux, un record ! Placé dans le cadre de la commémoration du cinquantième anniversaire de la Révolution et organisé en hommage à l'éminent psychiatre et militant engagé de la Libération nationale, Frantz Fanon, le Salon se veut donc, selon le P-DG de l'Anep, Abdelkader Khemri, un espace intellectuel au centre duquel s'imbriquent, sans heurts et dans le parfait respect de la morale, les différents courants de pensée qui traversent la société. Le Salon du livre d'Alger prévoit l'organisation de nombreuses rencontres sur la guerre de Libération nationale. De grosses pointures de la sphère intellectuelle y sont conviées : Alexandre Adler, l'historien Benjamin Stora, Hervé Bourges. Du coté des «maquisards», on a Zohra Drif, Djamila Bouhired... tous fêteront, dans une ambiance dont on imagine déjà la nature nostalgique, le 50e anniversaire de la Révolution. Le monde des belles lettres et de la poésie se taille, lui aussi, une grande place au cours de ces dix jours. Des hommages seront rendus aux plus grands auteurs et intellectuels algériens, dont Kateb Yacine, Malek Bennabi, Tahar Djaout, Abdelhamid Benzine... Côté enfants, on a décidé, à titre expérimental, d'ébaucher un mini-Salon où seront proposées des activités diverses : lecture de contes, ateliers de dessin et de lecture. En clair, tout a été mis en place pour que soient satisfaits ces milliers d'«assoiffés» de lecture que les organisateurs attendent de pied ferme. Bonne lecture à tous!